Saint-Louis, 23 déc (SL-INFO) – Dans un article publié par Le Quotidien, l’analyste politique Baba Dieng s’interroge sur les méthodes employées par le parti Pastef et son leader, Ousmane Sonko. Selon lui, Pastef s’est illustré par un usage cynique de la loi, notamment dans l’affaire entourant Barthélemy Dias. L’ancien maire de Dakar et député a perdu son mandat et sa mairie, événements perçus par beaucoup comme des décisions téléguidées par Sonko.
Barthélemy Dias et Ousmane Sonko, aujourd’hui rivaux, ont jadis été alliés. Toutefois, l’analyste affirme que Dias a payé le prix fort pour son conflit ouvert avec Sonko, lequel ne manque pas de cibler ses adversaires politiques avec précision. Selon Dieng, croire que la loi est appliquée de manière neutre sous l’ère Sonko serait faire preuve de naïveté.
L’article de Le Quotidien souligne que Sonko n’a jamais caché son intention de guider les décisions de justice selon ses propres souhaits. Cette instrumentalisation de la loi pour éliminer ses opposants politiques semble désormais assumée par les partisans de Pastef, qui proclament que la rigueur légale a été respectée dans les démarches contre Dias. Ces derniers, jadis opposés violemment au pouvoir en place, semblent pourtant confortablement installer dans une posture légale républicaine.
Ce revirement est qualifié de « hallucinant » par l’auteur, qui rappelle que les mêmes figures avaient autrefois appelé à des actions radicales contre l’État et ses institutions. La condamnation morale des opposants d’hier contraste désormais avec leur vocation républicaine autoproclamée, alimentant une tension persistante au sein du paysage politique sénégalais.
Par ailleurs, le texte évoque l’évolution de Pastef en un parti systématiquement opposé aux institutions républicaines. Le journaliste du Quotidien compare leur approche aux critiques de Simone Weil sur la nature potentiellement totalitaire des partis politiques, décrivant Pastef comme une machine idéologique plutôt qu’un espace de réflexion.
Dans un contexte où les enjeux politiques sont plus cruciaux que jamais, les critiques sur le fonctionnement anti-démocratique de Pastef continuent d’alimenter le débat sur la démocratie sénégalaise. Alors que Barthélemy Dias explore ses options légales, le parti Pastef reste sous le feu des critiques pour ses méthodes offensives en politique.