Dakar, 11 avr (SL-INFO) – On dirait que Nuno Gomes Nabiam était à l’affût. De passage à Dakar, il semblait guetter la moindre fenêtre pour décocher ses flèches contre le Président de la Guinée-Bissau, Umaro Embalo. Ce dernier a assisté à la célébration des 65 ans de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale. Le président de l’Alliance patriotique inclusive (API, opposition) est sorti du bois à travers un entretien paru lundi 7 avril dans L’Observateur et durant lequel il a tiré sur celui dont il fut le Premier ministre. «Il se comporte en dictateur», peste-t-il en direction du chef de l’État bissau-guinéen.
Nuno Gomes Nabiam affirme que Embalo régente tout dans son pays. «La Guinée-Bissau n’a plus de Parlement pour contrôler l’Exécutif. C’est lui qui coordonne toutes les activités du gouvernement, regrette l’ancien Premier ministre. Même pour payer une facture de 500 000 F CFA, les ministres ont besoin de lui envoyer un message pour qu’il valide. Il contrôle tout, il fait tout ce qu’il veut sans se soucier du bien-être de la population. Nous avons un dictateur qui s’appelle Embalo, qui risque de plonger la Guinée-Bissau dans l’instabilité.»
Rappelant qu’il a contribué à l’accession de ce dernier au pouvoir, en 2019, Nuno Gomes Nabiam estime que la page de son ancien compagnon doit être tournée. Définitivement. «Il a passé cinq années à la tête du pays et son mandat est terminé depuis le 27 février 2025, rappelle-t-il. La Constitution parle d’un mandat présidentiel de cinq ans, pas plus ni moins. Donc, pour nous, Embalo est un ex-Président et il doit organiser les élections selon la Constitution. Comme il s’est qu’il ne peut pas gagner, il fait du dilatoire pour prolonger son mandat, mais on n’a pas besoin d’être un juriste et avocat pour interpréter un mandat de cinq ans défini par l’article 66 de la Constitution [bissau-guinéenne].»
Se montrant plus virulent, l’ancien Premier ministre résume le mandat de Embalo «en quatre points : instabilité politique, dilatoire, division de la société politique bissau-guinéenne, dilapidation de nos maigres ressources financières avec ses voyages dispendieux qui n’ont rien apporté à notre pays».
