Dakar, 24 mai (SL-INFO) – Aucune blessure n’échappe au temps, dit-on. Mais certaines nécessitent plus que l’oubli pour cicatriser. C’est dans cet esprit que le Ministère de la Famille et des Solidarités (MFS) poursuit, sans tambour ni trompette, le processus d’assistance financière et médicale destiné aux ex-détenus et aux autres victimes des événements qui ont marqué la période pré-électorale de 2024.
Depuis le début de cette opération de réparation, les services de l’Action sociale du MFS ont déjà apporté un soutien financier à un premier groupe de 688 ex-détenus. Chaque bénéficiaire a perçu la somme de 500 000 francs CFA, montant jugé « comme un appui de départ pour la réinsertion », selon les termes utilisés dans le communiqué.
Au 21 mai 2025, une deuxième vague d’aides a été enclenchée. Cette fois, 258 ex-détenus ont reçu des transferts directs pour un montant global de 129 903 000 francs CFA, mobilisés à partir du Fonds de Solidarité Nationale. L’État y voit un devoir de mémoire et un acte de justice sociale. Mais cette dynamique rencontre quelques lenteurs, notamment dans les cas des victimes décédées. « Pour les familles des personnes décédées, le rythme des transferts est plus lent en raison, notamment, de la nécessité pour elles de fournir un jugement d’hérédité», indique le document. À ce jour, seules cinq familles ont pu répondre à cette exigence administrative.
Le dispositif reste cependant ouvert. Les personnes concernées peuvent toujours prétendre à cette assistance, à condition de présenter un dossier composé d’une copie du certificat d’élargissement, d’une pièce d’identité nationale et d’un numéro de téléphone fonctionnel à leur nom.
Au-delà de l’aide financière, l’État a aussi prévu une prise en charge médicale pour les blessés. Ainsi, 123 victimes dont les dossiers ont été validés par le Comité ad hoc – institué par l’arrêté ministériel n°17450 MFS/SG/CAJ en date du 30 juillet 2024 – ont reçu un appui de 142 869 000 francs CFA, par l’entremise de la Délégation Générale à la Protection Sociale et à la Solidarité Nationale (DGPSN). Une enveloppe conséquente, reflet d’une volonté de répondre aux séquelles physiques laissées par les troubles.
À travers cette initiative, le gouvernement affirme sa volonté qui est de « promouvoir la réconciliation et la cohésion nationale à travers des actes concrets de solidarité ». Un engagement réitéré avec fermeté par le MFS : « L’État du Sénégal, à travers le Ministère de la Famille et des Solidarités, reste plus que jamais engagé à apporter une assistance aux ex-détenus et autres victimes de la période pré-électorale ».

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