Dakar, 28 juin (SL-INFO) – Olivier Boucal, ministre de la Fonction publique et de la Réforme du Service public, a détaillé, dans un entretien avec L’Observateur, les grandes lignes de la réforme de l’administration sénégalaise pour les cinq prochaines années. Inscrite dans l’Agenda national de transformation « Sénégal-2050 », cette réforme est jugée « nécessaire » pour faire de la fonction publique un moteur du développement national.

Objectifs prioritaires et leviers de transformation

L’action du ministère est axée sur la modernisation du cadre juridique de la fonction publique, notamment par l’adoption d’une nouvelle loi qui favorisera la performance, l’agilité et la responsabilité. L’objectif est de bâtir « une fonction publique plus dynamique, capable de mieux répondre aux défis du développement et aux attentes des citoyens ».

Les principaux piliers de cette réforme incluent : 

Renforcement de la gestion des ressources humaines : cela passe par « la digitalisation des procédures, la fiabilisation des données, l’introduction de parcours professionnels clairs et motivants, ainsi que l’effectivité du Fichier unifié des données du personnel de l’État ».

Professionnalisation et valorisation des compétences : ce volet implique « une réforme profonde de la formation initiale et continue, ainsi qu’une politique de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) ».

Réforme du système de rémunération : un chantier crucial pour garantir l’équité et la motivation.

Amélioration du bien-être au travail : il s’agit de promouvoir « la santé des agents, l’éthique, l’inclusion et l’équité ».

Modernisation de l’Administration : simplicité, rapidité et transparence
Pour une administration plus efficace, transparente et accessible aux citoyens, le ministère s’appuie sur « une stratégie articulée autour de trois leviers fondamentaux : la simplification, l’optimisation et la digitalisation des procédures ». Le but est de « rationaliser les démarches, d’améliorer la qualité des prestations des services publics en adoptant une “orientation client”, de mettre à niveau le capital humain par la formation continue, et d’améliorer les infrastructures ainsi que les conditions de travail des agents ».

Défis et solutions pour la gestion des effectifs

Le ministre reconnaît que la réforme est ambitieuse et comporte « des défis majeurs, notamment la résistance au changement, les contraintes institutionnelles et techniques (harmonisation des procédures, formation des agents), la disponibilité des moyens financiers et humains, ainsi que la durabilité des réformes ». Pour surmonter ces obstacles, « une démarche participative basée sur des concertations nationales a été privilégiée ».

Concernant la gestion des effectifs, Olivier Boucal admet « un déséquilibre sectoriel et territorial, lié à une absence passée de gestion stratégique des emplois publics ». Les solutions envisagées sont :

« La mise en œuvre effective de la GPEC pour anticiper les besoins et mieux orienter les recrutements ».

« Le redéploiement des effectifs là où cela est possible ».

« La digitalisation des procédures de gestion administrative via un Système Intégré de Gestion des Ressources Humaines (SIGRH), pour plus de transparence et d’efficacité ».

« Des recrutements alignés sur les priorités nationales et les besoins réels de l’administration ».

L’ambition finale du gouvernement est de doter le Sénégal « d’une fonction publique adaptée, performante et capable d’accompagner efficacement les politiques publiques sur l’ensemble du territoire ». 

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