Kédougou, 02 août (SL-INFO) – Le 30 juillet 2025, une opération menée par l’Antenne régionale de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) à Kédougou a conduit à l’arrestation d’une femme soupçonnée d’association de malfaiteurs, complicité de faux et traite de personnes. Cette interpellation fait suite à un renseignement opérationnel signalant un réseau d’exploitation sexuelle de jeunes filles, dont des mineures, originaires du Nigéria, dans le village de Kharakhéna.

Selon le communiqué de la police, « des jeunes filles, dont des mineures, étaient logées dans une maison où elles se prostituaient. Chacune versait deux millions (2 000 000) FCFA de ses revenus à la convoyeuse en guise de remboursement des frais qu’elle aurait engagés pour leur voyage vers Kharakhéna (Kédougou) ». Les agents de la DNLT ont rapidement agi, se rendant à Kharakhéna pour identifier et interpeller les victimes ainsi que la principale suspecte.

Lors de l’opération, la femme a été arrêtée à son domicile avec dix jeunes filles nigérianes, qui ont confirmé avoir été « convoyées depuis le Nigéria » et exploitées sexuellement. Interrogée sur la présence de ces jeunes filles, ainsi que sur les deux cartons de préservatifs, sept carnets sanitaires et dix-sept documents contrefaits (cartes de vaccination et cartes nationales d’identité nigérianes) trouvés sur place, la suspecte a avoué avoir « acheté chacune de ces filles au Nigéria pour six cent mille (600 000) FCFA ». Elle a organisé leur voyage avec l’aide de complices basés au Nigéria et au Bénin, forçant les victimes à se prostituer pour rembourser une dette de deux millions de FCFA chacune. Elle a également admis utiliser ces fonds pour financer la scolarité de ses enfants, le commerce de sa sœur au Nigéria et ses propres besoins familiaux.

L’enquête a révélé que la suspecte serait « la principale animatrice d’un vaste réseau de traite de personnes, composé de membres établis au Bénin et au Nigéria ». Les victimes ont corroboré ces informations, expliquant que leur voyage du Nigéria à Kédougou a été facilité par plusieurs intermédiaires, certains fournissant de faux documents, d’autres assurant leur transport en bus et mototaxis.

Le 30 juillet 2025 à 10h15, la suspecte a été présentée au procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Kédougou.

Les dix jeunes filles, considérées comme victimes, ont été prises en charge par un centre d’accueil pour leur protection et leur accompagnement.

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