Dakar, 12 sept (SL-INFO) – Cinq chercheurs français ont annulé leur participation à un colloque sur l’histoire juive parisienne prévu le 15 septembre au Musée d’art et d’histoire du judaïsme (MAHJ) à Paris. Leur retrait fait suite à la participation indirecte d’un programme de recherche de l’Université hébraïque de Jérusalem, qui finançait le déplacement d’une doctorante israélienne. Le contexte actuel des relations entre la France et Israël est complexe.

Selon Anadolu, certains chercheurs ont justifié leur décision par la crainte que leur présence soit interprétée comme un soutien implicite au gouvernement israélien. D’autres ont invoqué une motion interne à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) refusant les partenariats institutionnels, sans pour autant cautionner les boycotts académiques. Plusieurs se sont désistés sans fournir d’explication. Paul Salmona, directeur du MAHJ, a déploré auprès du Monde une confusion entre un événement académique et le conflit à Gaza, rappelant que le colloque ne traite pas des enjeux du Proche-Orient.

L’incident a débuté mi-juillet avec le retrait d’un premier intervenant. Liliane Hilaire-Pérez, coorganisatrice du colloque, a reconnu une maladresse dans la communication, notamment la mention d’un « soutien » de l’Université hébraïque alors qu’il s’agissait du financement d’un billet d’avion. Evelyne Oliel-Grausz, également coorganisatrice, a critiqué l’attitude de certains collègues. Malgré ces désistements, le colloque est maintenu et accueillera trois historiens israéliens, dont Elisheva Baumgarten, opposante au gouvernement israélien actuel. Cette dernière a souligné l’importance de l’université comme force d’opposition au gouvernement et à la guerre, jugeant le boycott de chercheurs critiques « incohérent et contre-productif ».

Anadolu rappelle le contexte humanitaire dramatique à Gaza, avec plus de 64 700 Palestiniens tués par les forces israéliennes depuis octobre 2023, selon les autorités sanitaires de la bande de Gaza. Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, a évoqué en juillet une « mort et une destruction sans précédent » à Gaza. La Cour internationale de Justice a ordonné à Israël de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire, tandis que la Cour pénale internationale a confirmé des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant pour crimes de guerre.

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