Saint-Louis, 29 sept (SL-INFO) – La maladie d’Alzheimer, une pathologie neurodégénérative marquée par un déclin cognitif, reste largement sous-diagnostiquée au Sénégal, où elle représente près des deux tiers des syndromes démentiels. L’alerte a été lancée par le Pr El Hadj Mactar Ba, neuropsychiatre, neuropsychologue et vice-président de l’Association nationale d’Alzheimer et autres maladies neuro-évolutives (ANAMAN), lors d’un webinaire organisé à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre Alzheimer.

Une prévalence marquée et des défis diagnostics

Le Pr Ba a rappelé que la maladie touche principalement les personnes âgées, avec une prévalence estimée entre 5 et 9 % et une incidence de 2 %, caractérisée par une prédominance féminine. 

Cependant, le diagnostic reste un défi majeur : très peu de structures de santé au Sénégal disposent d’outils comme l’imagerie par résonance magnétique (IRM), indispensable pour confirmer la maladie. « À part l’Institut Pasteur de Dakar, les structures sont limitées », déplore-t-il, appelant à reconnaître Alzheimer comme un problème de santé publique.Une maladie évolutive aux lourdes conséquencesLa maladie d’Alzheimer évolue en plusieurs phases :

  1. Phase préclinique : troubles affectifs et déclin cognitif discret.
  2. Phase de démence : désorientation spatiale, épisodes de confusion, perte d’autonomie, difficultés de communication et besoin d’assistance.

Ces symptômes entraînent une marginalisation sociale et une altération de la qualité de vie, tant pour les patients que pour leurs familles. « La maladie devient un lourd fardeau, avec une dépendance accrue et une perte progressive de l’autonomie fonctionnelle », souligne le Pr Ba.

Des solutions pour freiner la progression

Pour ralentir l’évolution de la maladie, le spécialiste recommande :

  1. Le maintien d’un réseau social actif,
  2. Des activités intellectuelles et physiques régulières,
  3. Une bonne hygiène de sommeil,
  4. La mise en place d’un plan national contre la démence, incluant la formation des professionnels de santé de première ligne pour améliorer le dépistage et la prise en charge.

Une menace croissante à l’échelle mondiale

Selon les projections citées par le neuropsychiatre, 44,3 millions de personnes pourraient être atteintes d’Alzheimer dans le monde d’ici 2050, dont 71 % dans les pays du Sud. Cette tendance appelle à renforcer la prévention, le diagnostic et la prise en charge dans les contextes africains.

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