Dakar, 13 Oct (SL-INFO) – Les cris ont cessé. Les murs respirent, les parents aussi. Oui, les classes ont rouvert, et c’est sans doute le seul moment de l’année où le silence se paie aussi cher. Parce que derrière chaque cartable bien bouclé, il y a un portefeuille qui gémit. La rentrée, c’est un peu comme une victoire militaire. On sourit à la caméra, mais on compte les blessés après. Les enfants sont à l’école et les parents au bord du découvert. Entre les frais d’inscription, les uniformes, les livres, le transport et la cantine, chaque facture est une épreuve de plus.
On parle souvent de l’école comme de la clé de l’avenir. Mais à ce rythme, il faudrait d’abord une clé pour ouvrir le compte bancaire.
Le gouvernement, lui, se félicite car les enfants ont repris le chemin des classes. Certes. Mais les parents, eux, ont pris celui de la dette. Le plus ironique, c’est que tout le monde sourit. Les élèves, heureux de retrouver leurs copains. Les profs, résignés. Les parents, épuisés mais soulagés. C’est l’hypocrisie nationale la mieux partagée puisqu’on célèbre la rentrée comme une renaissance, alors qu’elle ressemble de plus en plus à une hémorragie économique.
À la fin, les enfants apprendront à lire, et les parents apprendront à survivre.
