Dakar, 15 Oct (SL-INFO) – Bougar Diouf, Président de l’Union des Panafricanistes Sénégalais (UPS) a réagi à l’initiative du groupe parlementaire PASTEF, visant à mettre en accusation l’ancien Président de la République, Macky Sall.  Dans une déclaration, il a exprimé une « profonde consternation » et a qualifié la concrétisation de cette initiative de « tache indélébile dans l’histoire politique du Sénégal ».

 « Mettre S.E.M Macky SALL en accusation avec toutes ses réalisations pour le peuple sénégalais, c’est affaiblir la stabilité politique, décourager l’investissement, et dégrader la crédibilité internationale du pays. C’est humilier la République sénégalaise», a-t-il estimé.

Pour M. Diouf, un tel acte marquerait une rupture avec le « pacte moral invisible mais sacré » qui aurait protégé la démocratie sénégalaise depuis plus de soixante ans. La note de l’UPS insiste sur les valeurs historiques du Sénégal, citant la « Teranga, le dialogue et la modération » comme piliers nationaux.

M. Diouf met en parallèle les exemples de retenue de tous les anciens chefs d’État, de Léopold Sédar Senghor à Abdoulaye Wade qui, malgré les crises et les tensions politiques, ont toujours refusé de « régler des comptes » avec leurs prédécesseurs ou opposants. « Le Sénégal est un pays de valeurs, de foi et de mémoire. Nous avons toujours réglé nos différends par la discussion, le dialogue et le consensus, évitant le sang là où d’autres nations se sont déchirées », lit-on dans la déclaration.

 « Jamais, au grand jamais, un chef d’État sénégalais n’a été accusé par son successeur », soulignant la stature du Sénégal comme « lumière africaine » et pays sans coup d’État militaire. S’adressant directement au Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. M. Diouf, le « déconseille » d’accepter qu’une « honte pareille » se produise durant son magistère, craignant que l’image du Sénégal ne soit ternie aux yeux des partenaires internationaux (CEDEAO, Union Africaine, institutions de Bretton Woods).

 L’UPS lance un appel pressant aux leaders religieux (Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh, Cheikh Al Islam Ibrahim Niasse, etc.), aux intellectuels et à la société civile à « se lever pour dire non à cette dérive ». 

« Aujourd’hui, plus que jamais, nos leaders religieux, intellectuels, anciens présidents, femmes de paix, chefs traditionnels, jeunes et étudiants doivent se lever pour dire non à cette dérive. Non pas pour défendre une personne, mais pour défendre l’honneur du Sénégal, un pays qui a donné au monde des modèles de leadership, de sagesse et de dignité. Ne sacrifions pas notre héritage sur l’autel des passions populistes. Car accuser un ancien président, c’est compromettre un demi-siècle d’équilibre, de paix et de respect mutuel », a-t-il avancé.

« Le Sénégal ne doit pas devenir une République de vengeance. Le Sénégal doit rester une nation d’honneur, de dialogue et de grandeur, la nation de la Teranga, du pardon et de la dignité », a conclu M. Bougar Diouf.

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