Dakar, 21 nov (SL-INFO) – Des centaines d’élèves de l’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Mbour et des élèves coraniques ont été mobilisés autour d’un forum tenu sur le respect de leurs droits, jeudi, avant la remise d’un mémorandum au sous-préfet pour marquer la célébration de la Convention internationale des droits de l’enfant.
Vêtus de tee-shirts blancs portant l’inscription “Ma Journée, mes droits”, les enfants, élèves ou talibés, ont été mobilisés pour rappeler en chœur leurs droits à travers des questions-réponses avec les animateurs, enseignants ou éducateurs spécialisés en service à l’AEMO (Action éducative en milieu ouvert) de Mbour.
Cette mobilisation, dans la diversité et en communion, s’est déroulée à l’esplanade de la mairie de Mbour (AEMO) de Mbour.
Adoptée le 20 novembre 1989 par l’Assemblée générale de l’ONU, la Convention internationale des droits de l’enfant est le premier traité international à énoncer les droits de tous les enfants.
A travers ce forum visant à célébrer l’adoption de cette convention, les enfants ont occupé la place centrale, rappelant leurs droits à un nom, une nationalité, à l’éducation et à la santé, à la protection mais également aux loisirs.
D’un pas décidé, ils ont pris le chemin de la préfecture, à quelques centaines de mètres de la mairie pour remettre un mémorandum au préfet de Mbour.
Un mémorandum remis au préfet
“+Ma journée, mes droits+ signifie que du matin au soir, dans tout ce que nous faisons, nos droits doivent être respectés. Quand je me réveille pour aller étudier, j’ai le droit d’être protégé, le droit à l’éducation, à la santé et aux loisirs”, a dit leur porte-parole des élèves, Aminata Fall.
Aminata Fall a souligné que certains enfants subissent des violences basées sur le genre, par exemple les mariages d’enfants, les grossesses précoces, les abus et exploitations en tous genres, ainsi que les tâches injustes imposées aux enfants.
D’autres enfants vivent des réalités encore plus difficiles, dont les enfants travailleurs, apprentis, mécaniciens, porteurs dans les marchés, laveurs de voitures, vendeurs dans la rue, a-t-elle dit en lisant le mémorandum devant l’adjoint du préfet.
“Les enfants talibés ont le droit à la protection, à la dignité, à l’alimentation, à la santé et à un cadre d’apprentissage sain, sans violence ni maltraitance. Nous devons comprendre que tous les enfants sont égaux en droits. Aucun enfant ne doit vivre dans la rue, aucun enfant ne doit mendier, aucun enfant ne doit être violenté ou exploité”, a-t-elle dit à l’autorité administrative.
Devant cette mobilisation d’enfants de tous bords, unis dans leur diversité pour le respect de leurs droits, l’adjoint au préfet de Mbour, Mamadi Farba Sy, a donné des assurances quant à la volonté des pouvoirs publics de “garantir leurs droits en tout temps et tout lieu”.

“C’est l’engagement que nous autres autorités administratives prenons en toute responsabilité, et [nous voudrions] vous dire que nous serons toujours à vos côtés, [pour] vous accompagner, vous protéger et vous donner tous les outils, tous les instruments qui vous permettront de grandir dans un environnement sain et épanoui”, a-t-il dit à l’endroit des enfants.
Une alliance transformatrice
Mame Fama Ndiaye, coordonnatrice de Jeunesse et développement (JED) dans le département de Mbour, a rappelé que cette initiative vise à créer une synergie entre organisations de la société civile, avec des espaces d’échanges inclusifs et interactifs, pour susciter la réflexion collective, déconstruire les stéréotypes et renforcer la mobilisation communautaire autour des enjeux liés à la protection des enfants et à la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG).
Le forum est une initiative portée par la société civile ouest-africaine, à travers l’Alliance droits à la santé (ADS) qui regroupe une vingtaine d’associations dont le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN Sénégal), mais aussi des mouvements de jeunes et de femmes.
Elle est actuellement porteuse du projet ”Alliance transformative” dont l’objectif est de “soutenir les mouvements collectifs de la société civile pour accélérer la progression des droits des enfants, notamment des filles en Afrique de l’Ouest”.
Les six pays membres de ladite alliance sont spécifiquement ciblés, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger et le Sénégal.
Le but poursuivi est de promouvoir une compréhension commune des enjeux liés aux violences basées sur le genre dans chaque contexte national et d’encourager le dialogue entre les jeunes, les leaders communautaires, les OSC, les journalistes, les autorités et les experts.

APS
