Dakar, 25 nov (SL-INFO) – L’ONG Journalistes en danger (JED) a publié le 22 novembre 2025 un rapport intitulé « Le bilan en chiffres des années Kabila et Tshisekedi » selon lequel 15 journalistes ont été tués sous Joseph Kabila (2001-2018) et 12 sous Félix Tshisekedi (2019-2025). « La plupart des tués aux deux époques l’ont été à l’est de la République démocratique du Congo », précise Tuver Wundi de JED.
Le constat de l’ONG Journalistes en danger (JED) est brutal en République démocratique du Congo (RDC) : la presse a été davantage meurtrie, martyrisée et malmenée sous Félix Tshisekedi que sous son prédécesseur, selon le dernier rapport publié ce week-end à Kinshasa. Quinze journalistes ont été tués pendant les 18 années de Joseph Kabila. Sous Tshisekedi, ils sont déjà 12 à avoir perdu la vie, en seulement 6 ans.
Le rapport exprime des inquiétudes et parle du diktat contre les journalistes et les médias, que ce soit dans les zones sous contrôle du gouvernement ou encore des rebelles de l’AFC/M23, dans l’est de la RDC, où d’ailleurs la grande majorité des crimes a été recensée dans le rapport.
« La presse est soumise à un diktat » dans l’est de la RDC
« À l’époque de Joseph Kabila Kabange, j’ai pu documenter près d’une quinzaine de décès et depuis la prise de pouvoir par l’actuel président Felix Tshisekedi Tshilombo, il y a eu une douzaine de journalistes tués, souligne Tuver Wundi, de l’ONG Journalistes en Danger, au micro de notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa. La plupart des journalistes tués aux deux époques sont ceux qui ont été tués à l’est de la République démocratique du Congo. Donc, toutes ces tueries n’ont jamais été sanctionnées par la justice ».
Il poursuit : « Je tiens compte du fait que cette situation de rébellion pousse à ce qu’il y ait une sorte de pression, tant dans la zone gouvernementale que dans la zone non-gouvernementale, où il y a des interdits. Si vous traitez les questions relatives à la rébellion dans la zone gouvernementale, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication [le CSAC, l’instance de régulation des médias en RDC, NDLR] vous tient à l’œil. Si vous traitez des sujets qui concernent le gouvernement, les rebelles vous tiennent à l’œil. »
Tuver Wundi conclut : « La presse est soumise à un diktat, l’information est emprisonnée. Nous estimons qu’il est temps qu’on puisse libérer l’information pour que la population soit libre pour savoir comment se comporter dans la situation actuelle. »
