Dakar, 02 déc (SL-INFO) – Face au ministre de l’Industrie et du Commerce, en pleine séance plénière consacrée à l’examen du budget de son département, la députée Anta Babacar Ngom a diagnostiqué la situation industrielle du Sénégal.

Selon elle, le secteur est “à l’agonie”, pris dans une spirale d’effondrement que les autorités ne peuvent plus ignorer. « Le secteur industriel s’effondre sous vos yeux, tous les jours. Plus d’une centaine d’entreprises ont fermé et les autres sont en quasi-faillite », a-t-elle déclaré.

À l’en croire, il est urgent de mettre fin aux “slogans, incantations et effets d’annonce” pour enfin bâtir une politique industrielle solide.

La députée d’insister : « Le Sénégal ne se développera jamais sans ses entreprises sénégalaises. Aucune économie au monde ne s’est construite sans un secteur privé national respecté, impliqué et soutenu. »

“Les champions nationaux existent déjà”

Revenant sur l’annonce récente du président de la République concernant une initiative dédiée aux “champions nationaux”, Anta Babacar Ngom dit accueillir favorablement la démarche, mais rappelle que certains champions existent depuis plus de 50 ans.

« Ce sont des hommes et des femmes qui ont bâti des usines, innové, employé des millions de Sénégalais. Ils ont pris des risques colossaux et traversé toutes les crises, souvent seuls et incompris ».

Elle martèle que ces acteurs du secteur privé n’attendent qu’une chose : « Qu’on les respecte, qu’on les écoute et qu’on les considère comme des alliés stratégiques, pas comme des acteurs que l’on consulte tardivement. Nous sommes vos alliés naturels, pas vos adversaires. »

Une dette intérieure “strangulante”

Interpellant également le ministre des Finances, la députée a dénoncé la dette intérieure qui “étrangle” les entreprises, rappelant que plus de 300 milliards F CFA d’arriérés concernent rien que le secteur du BTP. Elle décrit une situation alarmante : chantiers suspendus, machines immobilisées, petites et moyennes entreprises fermées, trésoreries asséchées.

« L’État étrangle son propre secteur privé en lui retirant les ressources nécessaires à sa survie. Les banques financent désormais les obligations d’État au lieu de financer l’économie réelle », a-t-elle dénoncé.

“Les paroles ne suffisent plus”

Anta Babacar Ngom a conclu en appelant l’exécutif à agir sans délai, estimant que les conséquences sociales et macroéconomiques de cette crise sont déjà “dramatiques”.

« Les paroles ne suffisent plus. Le Sénégal attend des actes. Le secteur privé attend des actes. Et l’histoire jugera votre capacité à agir ».

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