Dakar, 04 déc (SL-INFO) – Bank of America estime qu’une restructuration de la dette extérieure du Sénégal devient de plus en plus probable d’ici la seconde moitié de 2026, alors que le pays peine à gérer des milliards de dollars d’emprunts non déclarés par l’ancienne administration.

Dakar poursuit des discussions prolongées avec le FMI pour un nouveau programme de financement, mais la banque américaine prévient qu’un moratoire sur la dette extérieure, suivi de négociations de restructuration, apparaît désormais comme le scénario le plus réaliste vers fin 2026.

Cette analyse intervient alors que les obligations sénégalaises ont chuté mercredi, atteignant de nouveaux plus bas, notamment le bond 2031 tombé à 62,67 cents.

Le gouvernement continue d’affirmer qu’il honorera ses engagements, malgré les déclarations récentes du Premier ministre Ousmane Sonko évoquant la pression du FMI pour restructurer — une option qu’il a qualifiée de “honte”.

Bank of America avertit toutefois que, sans soutien du FMI, le pays pourrait difficilement couvrir ses besoins financiers en 2026, qui nécessiteraient 40 % de financements supplémentaires par rapport à 2025. La banque estime par ailleurs la valeur de recouvrement potentielle à environ 40 dollars pour 100 dollars de valeur nominale.

Enfin, le Sénégal aurait contracté cette année entre 750 millions et 1 milliard de dollars en “total return swaps” adossés à de la dette locale. Le déclenchement de ces instruments, souvent lié à une dégradation de la note souveraine, pourrait provoquer une forte pression financière et accélérer un scénario de restructuration.

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