Dakar, 08 déc (SL-INFO) – Inspecteur du Trésor, Assane Ndir, invité de l’émission Toute la Vérité sur Sen TV, s’est exprimé sur l’actualité brûlante du moment. Membre de la Coalition Diomaye Président, le leader de l’UNDP/Yémalé, sur la question sensible de la cohabitation Diomaye-Sonko, entre autres, cherche à apaiser les spéculations et plaide pour une lecture institutionnelle apaisée du tandem exécutif.
Au sein de la Coalition Diomaye Président : loyauté et structuration Interrogé sur les débats internes à la majorité, Assane Ndir opte pour une ligne mesurée, mais sans esquiver les enjeux.
« La Coalition Diomaye est une continuité. C’est elle qui a porté Bassirou Diomaye Faye au pouvoir. Les discussions internes sont normales. » Il revient sur la chronologie de la structuration, un sujet sensible, détaillant le travail effectué dès avril 2024, les contributions des différentes commissions, et la décision finale du Président de confier la coordination à Aminata Touré.
Un message clé se dégage : loyauté au Président, primauté du collectif, et maturité dans la gestion des désaccords.
Dette, rigueur et vérité budgétaire
Sur les questions économiques, il dresse un diagnostic sombre mais argumenté : une dette dépassant désormais 100 % du PIB, 1 190 milliards de FCFA d’intérêts, plus de 4 300 milliards de francs à rembourser en 2026, une marge budgétaire “extrêmement contrainte”.
Pour lui, la priorité absolue est de revenir à une discipline financière stricte, après une décennie de déficits et de dettes non maîtrisées.
« Un État n’est pas une carte de crédit infinie. Il faut reconstruire la vérité des comptes. »
Une posture qui tranche avec les déclarations plus politiques de certains acteurs de la coalition, et qui rappelle l’héritage des “réformateurs budgétaires” d’Afrique de l’Ouest.
Diomaye – Sonko : vers une cohabitation assumée
Sur la relation entre le Président Faye et son Premier ministre, sujet que scrute de près la classe politique, Assane Ndir adopte une lecture institutionnelle.
« Il n’y a pas de rupture idéologique. Il y a une séparation apaisée, logique, liée aux rôles institutionnels. »
Une formule qui cherche à pacifier les interprétations, alors que plusieurs observateurs évoquent des divergences internes.
Pour M. Ndir, la dynamique actuelle relève davantage de la maturité politique que de la tension.
Pétrole et gaz : gouvernance plutôt que volumes
Fort d’un MBA en Économie et Management du Pétrole et du Gaz, il livre une analyse lucide, presque clinique, d’un secteur souvent entouré de mythes. Pour lui, la richesse pétrolière ne tient pas dans le baril, mais dans la manière dont un pays le gère.
« Le pétrole n’enrichit pas un pays. Ce qui l’enrichit, c’est la gouvernance du pétrole. »
Cette position, il la défend avec constance, en identifiant trois leviers essentiels.
D’abord, le contrôle des coûts, étape déterminante pour éviter les dérives qui grèvent les revenus réels de l’État. « Si vous ne maîtrisez pas les coûts, les compagnies maîtriseront la rente à votre place », avertit-il.
Ensuite, la qualité des contrats, véritable nerf de la souveraineté économique. Il plaide pour des accords mieux négociés, plus transparents, et surtout équilibrés : « Un pays perd sa richesse avant même d’extraire une goutte de pétrole, s’il signe un mauvais contrat. »
Enfin, il souligne la nécessité d’un État capable d’auditer les opérations sans dépendance ni complaisance. Pour lui, l’efficacité du contrôle public conditionne toute transparence : « Un État qui ne vérifie rien finit toujours par tout perdre. »
Un discours aligné avec les standards internationaux et la doctrine des pays qui ont évité la « malédiction pétrolière ».
Crise des bourses : empathie et réformes structurelles
Sur la question brûlante des bourses d’étudiants, Assane Ndir adopte une posture empathique, reconnaissant la détresse sociale tout en contextualisant la crise dans un héritage structurel.
« Une bourse qui n’arrive pas, ce n’est pas un chiffre qui manque. C’est un repas, un transport, parfois un avenir suspendu. »
Il défend les réformes en cours : nettoyage des fichiers, apurement des arriérés, sécurisation du système.
Une approche qui se veut pragmatique et tournée vers la stabilité future.
Rigueur, loyauté; montée en responsabilité et engagement
Assane Ndir résume ainsi son engagement
« Je suis la génération de la rigueur, de la vérité et de l’efficacité. Je viens du Trésor, je viens du terrain, et je viens pour contribuer à reconstruire l’État. »
Assane Ndir rappelle ce qui constitue le socle de son engagement : une trajectoire dans l’administration financière.
« Je viens du Trésor, je viens des chiffres. J’ai vu comment les décisions politiques affectent directement la vie des Sénégalais. »
L’inspecteur du Trésor; à l’instar des technocrates engagés, cherche à réformer l’État de l’intérieur.
Un ancrage local comme légitimité politique
Issu du Diender , qu’il cite comme source de ses valeurs; M. Ndir revendique un ancrage territorial solide. Son mouvement « Diender Rek », né en 2019, incarne pour lui une démarche ascendante, partant du local vers le national.
Lors des élections territoriales de 2022, dit-il, sa liste arrive deuxième sur cinq, face à un maire fortement installé et un candidat de la coalition présidentielle de l’époque.
