Dakar, 08 déc (SL-INFO) – L’affaire opposant l’écrivaine sénégalaise, Fatoumata Sissi Ngom, à l’essayiste et universitaire, Felwine Sarr, a connu un tournant majeur, avec le verdict rendu par le tribunal correctionnel de Paris. La juridiction a relaxé Mme Ngom des accusations de diffamation pour plagiat et usurpation, tout en la condamnant avec sursis pour injures, concernant certains termes employés dans une correspondance datée d’avril 2023.

À l’origine du litige se trouve le roman « Le Silence du totem » que Fatoumata Sissi Ngom avait transmis à Felwine Sarr en décembre 2017 pour une lecture professionnelle. L’ouvrage aborde la question de la restitution des œuvres d’art africain, un sujet sur lequel M. Sarr a été appelé à travailler publiquement par la suite, notamment dans le cadre du rapport Sarr-Savoy publié en novembre 2018.

Au fil des années, divers événements culturels et projets éducatifs autour de la restitution des œuvres ont renforcé les inquiétudes de l’auteure quant à la visibilité et à l’intégrité de son travail. Parmi ces événements, figure notamment l’adaptation réalisée par des collégiens français dans le film « Les statues vivent aussi » (2021–2022), présenté au FESPACO, sans association formelle de son nom au projet.

Ces éléments ont été examinés par le tribunal afin de comprendre le contexte dans lequel Fatoumata Sissi Ngom avait exprimé ses préoccupations.

Une procédure engagée en 2023

En avril 2023, Fatoumata Sissi Ngom avait adressé un message électronique à un groupe de personnalités intellectuelles, institutionnelles et médiatiques, dans lequel elle formulait plusieurs reproches envers Felwine Sarr. Celui-ci avait porté plainte pour diffamation et injures, contestant l’ensemble des accusations, tout en affirmant la nature strictement professionnelle et limitée de leurs échanges.

Le tribunal a rendu une décision en deux volets. Relaxe totale pour la diffamation : « Les propos incriminés ont été jugés non diffamatoires, soit parce qu’ils reposaient sur des éléments suffisamment étayés, soit parce qu’ils s’inscrivaient dans un cadre de bonne foi, excluant leur caractère délictuel. »

L’autre volet concerne la condamnation avec sursis pour injures : certains qualificatifs utilisés par l’auteure ont été considérés comme fautifs sur la forme, indépendamment du fond du débat. En juillet 2025, le roman « Le Silence du totem » a par ailleurs été sélectionné comme texte de dictée pour l’examen national du BFEM au Sénégal, renforçant la reconnaissance institutionnelle de l’œuvre.

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