Dakar, 11 Oct (SL-INFO) – Les habitants de Gaza se sont réveillés après une première nuit sans bombardement depuis la conclusion d’un accord de cessez-le-feu, première phase du plan de Donald Trump pour ramener la paix à Gaza. Les prochaines heures seront cruciales : 2 000 prisonniers palestiniens vont être échangés contre les derniers otages israéliens encore en vie.

Les points essentiels
► Les habitants de Gaza ont connu leur première nuit sans bombardements depuis la conclusion du cessez-le-feu et ont entrepris de regagner le nord de l’enclave palestinienne qu’ils avaient dû fuir, notamment la ville de Gaza.

► Les prochaines heures vont être cruciales pour la première phase du plan de Donald Trump, avec la date-butoir fixée à lundi 13 octobre midi pour la libération des derniers otages retenus par le Hamas, dont une vingtaine encore en vie et la libération prévue de 2 000 prisonniers palestiniens.

► Le président américain Donald Trump compte aller en Israël ce week-end. Il pourrait s’adresser à la Knesset, le Parlement israélien, avant de partir en Égypte pour discuter de l’avenir de la bande de Gaza.

Les organisations humanitaires « prêtes » à intervenir à Gaza

Les organisations sont « prêtes », ont indiqué à l’AFP des représentants du Programme alimentaire mondial (PAM), de Médecins sans frontières (MSF) et du Norwegian refugee council (NRC) alors qu’elles s’apprêtent à étendre massivement leurs opérations. Le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies a également déclaré avoir le feu vert israélien pour 170 000 tonnes d’aide, et avoir un plan de réponse humanitaire pour les 60 premiers jours de trêve.

Le président libanais Joseph Aoun a dénoncé samedi des frappes nocturnes contre des « installations civiles » dans le sud du pays ayant fait, selon le ministère de la Santé, un mort et sept blessés. « Une fois de plus, le sud du Liban est la cible d’une agression israélienne odieuse contre des installations civiles. Sans justification ni prétexte. Mais la gravité de cette dernière agression réside dans le fait qu’elle survient après l’accord de cessez-le-feu à Gaza », a-t-il affirmé. L’agence de presse officielle libanaise Ani a indiqué que des avions de combat israéliens avaient mené dix raids visant des parcs de bulldozers et d’excavatrices.

L’armée israélienne a confirmé des attaques, affirmant avoir « frappé et démantelé des infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban ». « La présence de ces engins et les activités du Hezbollah dans cette zone constituent une violation des accords conclus entre Israël et le Liban », a-t-elle ajouté.

Malgré le cessez-le-feu du 27 novembre 2024, qui avait mis fin à plus d’un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah, l’armée israélienne continue de mener des frappes quasi quotidiennes au Liban, affirmant viser des membres du mouvement soutenu par l’Iran et l’accusant de tenter de reconstituer ses forces.

 [En images] Des déplacés sur le chemin du retour dans l’enclave palestinienne dévastée par deux ans de guerre

Des Palestiniens dans la rue Al-Jalaa, fortement endommagée, à Gaza ville, samedi 11 octobre 2025, après qu’Israël et le Hamas ont signé un accord.
Des Palestiniens dans la rue Al-Jalaa, fortement endommagée, à Gaza ville, samedi 11 octobre 2025, après qu’Israël et le Hamas ont signé un accord. AP – Abdel Kareem Hana

Gaza: l'accord de cessez-le-feu à l'épreuve de l'étape cruciale de la libération des otages

Les prochaines étapes du plan de paix

La séquence la plus délicate de cette première phase s’ouvre à présent : la restitution des otages israéliens du 7 octobre, morts ou vivants et celle des détenus palestiniens qu’Israël s’est engagé à libérer, comme le précise Daniel Vallot de RFI.

Le plan de paix signé par le Hamas et par le gouvernement israélien prévoit un délai de 72 heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu pour la restitution des otages. Ce samedi 11 octobre et jusqu’à lundi 13 octobre, le Hamas devra donc rendre 48 otages, dont 20 sont encore vivants et 28 décédés. À la suite de quoi Israël doit procéder à la libération d’une part de 250 prisonniers condamnés à la perpétuité et d’autre part de 1 700 Gazaouis détenus après l’attaque du 7 octobre.

Cette première phase prévoit également l’ouverture complète du territoire à l’aide humanitaire, sous la supervision de l’ONU et du Croissant-Rouge, au moins 400 camions chargés de nourriture et de matériel médical doivent entrer dans la bande de Gaza durant les cinq premiers jours. Si tout se déroule comme prévu, une signature officielle de l’accord de paix pourrait avoir lieu en Égypte. Une signature à laquelle Donald Trump pourrait assister. Le président américain doit partir ce dimanche 12 octobre pour le Proche-Orient. Il espère également assister au retour des otages en Israël.

Il restera ensuite à négocier et à mettre en œuvre la deuxième phase du plan Trump avec deux sujets qui font toujours l’objet divergences : l’achèvement du retrait israélien de Gaza, et le désarmement et l’exil des combattants du Hamas.

Gaza: l'accord de cessez-le-feu à l'épreuve de l'étape cruciale de la libération des otages

les Gazaouis attendent maintenant le retour de l’aide humanitaire

Gaza a vécu ce vendredi 10 octobre une première journée complète de cessez-le-feu. Une question se pose désormais : comment et dans combien de temps l’aide humanitaire pourra rentrer dans l’enclave palestinienne pour répondre à l’urgence ? L’armée israélienne promet de laisser entrer jusqu’à 600 camions par jour. Adéa Guillot est porte-parole de CARE, l’une des seules ONG à être restée dans la bande de Gaza et explique à Matthias Troude implorer qu’Israël « laisse les organisations d’aide faire leur travail ».

Gaza: l'accord de cessez-le-feu à l'épreuve de l'étape cruciale de la libération des otages

Les habitants retournent vers la ville de Gaza

Plusieurs milliers d’habitants de Gaza ont commencé le vendredi 10 octobre à affluer vers le nord de l’enclave palestinienne pour tenter de regagner leurs maisons, rapporte notre envoyée spéciale à Tel Aviv, Aabla Jounaïdi. Le tout dans un mélange de joie incrédule et d’appréhension. Des milliers de personnes s’étaient engagées sans attendre sur les deux routes Salaheddine et Al Rashid qui relient le nord et le sud de la Bande de Gaza.

Mais pour y retrouver le plus souvent des logements dévastés, des quartiers sans eau ni électricité. Les habitants ne peuvent en revanche pas s’approcher à l’est des positions des militaires israéliens, toujours en place, sous peine d’être pris pour cible.

Aux points frontières, les choses bougent puisque l’ONU annonce l’afflux vers le point de Kerem Shalom de carburant, de matériel médical notamment. L’Union européenne, elle, se prépare à investir le poste piétonnier de Rafah, celui destiné aux évacuations de populations, à condition que le cessez-le-feu tienne. Les prochaines heures seront cruciales. Le Hamas a jusqu’au 13 octobre à midi pour réunir les 48 otages restants, 20 sont vivants, 26 morts et deux dans un état critique.

L’incertitude persiste quant à la destination des Palestiniens qui doivent être libérés

Depuis le vendredi 10 octobre midi, les armes se sont tues à Gaza et l’armée israélienne a entamé son retrait d’une partie du territoire palestinien. Le Hamas a désormais jusqu’à lundi midi pour remettre ses otages aux autorités israéliennes, en échange desquels seront libérés quelque 2 000 prisonniers palestiniens, dont 250 condamnés pour crimes de sang. L’incertitude persiste quant à leur destination finale, en Cisjordanie où ils seront accueillis en héros ou à l’étranger comme ce fut le cas par le passé ? Reportage à Ramallah de Lucas Lazo.

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Le Hamas continuerait de discuter de la libération de certains de prisonniers palestiniens

C’est en tout cas ce qu’a déclaré ce vendredi 10 octobre un haut responsable du Hamas sur la chaîne Al-Jazeera. D’après Mousa Abou Marzouk, les contacts se poursuivent avec les médiateurs au sujet de plusieurs chefs dont Israël refuse la libération, dont Marwan Barghouti. Pourtant, ce 10 octobre, plusieurs factions dont le Hamas ont émis un communiqué acceptant de respecter l’accord. Israël a transmis la liste des prisonniers libérables, soit plus de 2 000, dont plusieurs anciens responsables d’attentats en Israël.

Donald Trump peut-être ce week-end au Proche-Orient

Le président américain, Donald Trump, compte aller en Israël ce week-end. Il pourrait s’adresser à la Knesset, le Parlement israélien, avant de partir en Égypte pour discuter de l’avenir de la Bande de Gaza. Le Président américain dit croire en tout cas à un succès du cessez-le-feu en vigueur depuis hier dans l’enclave palestinienne après l’accord signé par le Hamas et l’État hébreu.

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