Dakar, 15 nov (SL-INFO) – Premières inculpations dans l’affaire judiciaire qui secoue la Grande Île depuis le début de la semaine. Hier, vendredi 14 novembre, le pôle anti-corruption d’Antananarivo a statué sur le sort de quatorze personnes présentées au Parquet et soupçonnées d’avoir agi dans l’affaire du prêt de onze milliards d’ariary (plus de deux millions d’euros) entre la Caisse nationale de prévoyance sociale (caisse de retraite NDLR) et la SMGD, la société municipale de gestion digitale. L’ancien directeur général de la Cnaps a notamment été placé en détention provisoire. Quant à l’ancien maire de la ville, celui-ci est recherché. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui. Abus de fonction, détournement de deniers publics, prise illégale d’intérêts et avantages connexes, octroi d’avantages indus, conflits d’intérêts, blanchiment de capitaux, entrave au déroulement de l’enquête : voilà la liste des infractions retenues à l’encontre de quatorze des seize personnes inquiétées dans l’affaire « Cnaps SMGD », et dévoilée le vendredi 14 novembre, dans un communiqué du procureur général.

Quel est le rôle de chacun dans cette affaire ?
La justice s’intéresse à la convention du prêt sur cinq ans de onze milliards d’ariary, contracté en 2021 par la SMGD, société créée par la Commune urbaine d’Antananarivo auprès de la Cnaps. Le taux de 7%, bien en deçà des taux du marché, ainsi que la légalité de la procédure sont pointés du doigt. D’autre part, la SMGD n’a remboursé qu’une partie des montants prêtés. Les juges cherchent aussi à déterminer le rôle exact de chacun dans cette affaire.

Finalement, après presque vingt heures d’audition, le pôle anti-corruption d’Antananarivo a décidé, hier, de placer en détention préventive Mamy Rakotondraibe, l’ancien directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale en fonction au moment des faits. Cinq autres personnes – parmi lesquelles l’actuelle mairesse d’Antananarivo, Harilala Ramanantsoa, et Claudia Andriantsitohaina, épouse de l’ancien maire – sont soumises à un contrôle judiciaire.

« La loi s’applique sans distinction de rang ni statut »
Son mari, Naina Andriantsitohaina, dont on ignore où il se trouve, écope, lui, d’un mandat d’arrêt en plus de son interdiction de sortie du territoire. Sa défense conteste toute signature personnelle ou responsabilité directe. Dans un post Facebook publié le 29 octobre sur sa page, ce dernier démentait « avoir volé », et rappelait avec fermeté « être propre » et « se mettre à la disposition de tous ceux qui [voudraient] des explications sur n’importe lequel des dossiers qu’il [aurait] traité, que ce soit comme ministre ou comme maire. »

Face au tollé provoqué par certaines des gardes à vue prolongées, le ministère de la Justice de Madagascar a réagi en rappelant par voie de communiqué que « la loi s’applique sans distinction de rang ni statut » et que l’État entend « faire preuve de fermeté dans la lutte contre l’impunité ». Le ministère appelle les juridictions compétentes à un traitement accéléré du dossier.

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