Dakar, 26 nov (SL-INFO) – L’affaire « Sweet Beauty », qui opposait l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, à la masseuse Adji Sarr, refait surface. L’animatrice de Sentv, Asma Khadija, a annoncé sur sa page Facebook avoir été convoquée par le Procureur suite à une publication qu’elle a faite ce week-end concernant cette affaire qui avait fait les choux gras de la presse. 

C’est dans un contexte de confrontation ouverte avec les militants de Pastef, qui lui proféraient des insultes, qu’elle a tenu ses propos sur Ousmane Sonko, en guise de riposte. Dans son post, elle avait affirmé que le Premier ministre « se serait rendu à Sweet Beauty le jour de la Tabaski ». Le procureur lui demande aujourd’hui d’apporter les preuves de cette allégation.

Revenant sur les faits, Asma Khadija d’informer : « J’ai été informée que deux gendarmes se sont présentés, ce lundi 24 novembre, sur mon lieu de travail pour me remettre une convocation datée du mercredi 26. J’en ai immédiatement avisé mon avocat, qui m’indique que le procureur souhaite que je « prouve » des propos tenus dans un ou deux posts Facebook. »

Elle a justifié ses écrits en précisant que ses propos ne sont pas le fruit de son imagination, mais reprennent des déclarations publiques de la propriétaire de l’institut, Ndèye Khady Ndiaye.

L’animatrice a réagi avec fermeté, estimant que la priorité judiciaire est mal placée : « À ce stade, s’il s’agit d’établir la vérité, alors qu’on rouvre le dossier Adji Sarr – Sonko. Il y a là plus de matière que dans mes publications. À moins, bien sûr, que prononcer le nom d’Adji Sarr ne fasse trembler l’autre partie. »

Asma Khadija ne s’est pas arrêtée là. Elle a interpelé directement le procureur sur son silence passé lors des attaques dont elle a été victime. Elle énumère les menaces de mort, le cyberharcèlement constant, les insultes de militants de Pastef, et même un cambriolage de sa maison, déplorant avoir été « abandonnée aux meutes numériques ».

Pour elle, « La justice ne peut être à géométrie variable. Elle ne peut être forte avec les faibles et faible avec les forts. Elle doit être égale pour tous. »

Elle a demandé en conséquence que ses détracteurs, notamment ceux qui diffusent de fausses images à son encontre, soient également convoqués pour prouver leurs allégations.

Enfin, la journaliste a indiqué qu’elle répondrait à la convocation à son retour sur le territoire national, par l’intermédiaire de son avocat, tout en réaffirmant son respect pour la justice. Elle conclut en questionnant les priorités de l’État : « Dans un Sénégal traversé par la crise (…) envoyer deux gendarmes sur un lieu de travail pour une publication Facebook n’est pas une priorité nationale. »

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