Dakar, 27 juin (SL-INFO) – La députée Anta Babacar Ngom appelle à la vigilance même si elle annonce qu’elle va voter la proposition de loi n°10/2025 portant Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Car, dit-elle, «le document d’aujourd’hui n’est pas seulement un texte technique, c’est la règle du jeu ici à l’Assemblée nationale ». « C’est le document sur lequel nous allons nous appuyer pour travailler, pour encadrer notre manière de débattre, de voter, de contrôler et de faire vivre la démocratie. Il y a eu un véritable effort collectif, à mon sens, pour aller vers une réforme utile, partagée et respectueuse des équilibres politiques. Le texte apporte de réelles avancées qui sont pleinement soutenues ».
Elle explique que la création d’une commission permanente d’évaluation des politiques publiques, par exemple, est une étape décisive. «Nous donnons enfin un cadre clair à une commission constitutionnelle que nous n’avions jamais eu auparavant. Je salue également la réforme de la commission d’enquête, avec des pouvoirs élargis et mieux encadrés, le renforcement de la procédure d’humanité parlementaire, la création de la chaîne parlementaire et le rôle renforcé de la conférence des présidents », fait-elle savoir.
Démission des députés ?
Pour autant, Anta Babacar Ngom a souligné le rôle des députés non-inscrits. «Ce texte leur donne enfin leur place dans les décisions, notamment lors de la conférence des présidents, et leur donne des moyens concrets de participer pleinement à la vie parlementaire. Je pense que c’est une avancée démocratique majeure, car elle respecte le pluralisme et la voix de tous les électeurs, même ceux qui ne se reconnaissent pas dans les grands blocs partisans. Cela dit, il faut rester très vigilant, car il reste quelques zones d’ombre. Je pense à la question de la démission des députés. Le fait de permettre au bureau d’observer hors service la démission d’un collègue qui quitte son parti soulève une réelle difficulté », a-t-elle déclaré.
Selon elle, le député est élu par le peuple, et ce lien ne peut être rompu sur des décisions administratives ou partisanes. «Il faut donc éviter toute lecture qui pourrait faire glisser notre régime vers un mandat impératif, ce que notre constitution rejette formellement », dit-elle.
La parlementaire a aussi soutenu que d’autres sujets comme l’égalité, la durée des mandats au sein de l’Office, le statut des assistants parlementaires, autant de points qui devront être peaufinés au fil du temps. Avant de conclure : «je vote pour cette proposition de loi organique, par cohérence, par engagement et par responsabilité. Mais je continuerai à défendre les ajustements nécessaires, car un bon règlement intérieur ».
