Dakar, 06 août (SL-INFO) – Avec 77 388 nouveaux bacheliers, le Sénégal enregistre une légère baisse du taux de réussite, qui passe à 47,62 %. Le ministre de l’Enseignement supérieur appelle à renforcer les fondamentaux. En effet, Abdourahmane Diouf a fait face à la presse ce mercredi dans son ministère à Diamniadio. A noter que les chiffres montrent que le baccalauréat sénégalais est en phase de massification plus d’élèves, plus d’établissements, plus de candidats. Mais cette ouverture ne suffit pas à garantir la réussite pour tous. « Ce que nous voulons désormais, c’est un bac de qualité. Un diplôme qui reflète l’excellence, l’équité et la capacité de nos jeunes à affronter le monde universitaire et professionnel », a plaidé le ministre Abdourahmane Diouf.

Le bac 2025 révèle un système qui avance, mais qui peine à conjuguer accessibilité et performance. La forte participation, la percée du bac technique, et la domination du public sont autant de signaux positifs.

Mais la baisse du taux de réussite, la faible proportion de mentions, et les inégalités entre statuts et territoires rappellent que l’école sénégalaise reste confrontée à des défis de fond.

En chiffres et en lettres

Le ministre qui a donné les chiffres des résultats officiels du baccalauréat 2025 en détail souligne « qu’avec 77 388 candidats admis sur 162 527 présents, le taux de réussite national s’élève à 47,62 %, en baisse par rapport à 2024 (50,50 %) et 2023 (51,61 %). Un recul modéré mais significatif, qui suscite réflexion au sein de la communauté éducative ». Malgré cette baisse, enchaîne le ministre, la participation continue de croître. « Le nombre d’inscrits est passé de 157 318 en 2021 à 166 403 en 2025, et celui des présents de 151 525 à 162 527. Le Sénégal affiche ainsi une dynamique positive en matière d’accès au baccalauréat, bien que l’enjeu de la qualité reste posé » dit-il.

L’analyse des cinq dernières années montre une courbe en dents de scie. Après un taux historiquement bas de 45,33 % en 2021, les résultats ont bondi à 51,99 % en 2022, avant de reculer progressivement. « Nous devons renforcer la qualité des apprentissages en amont. Le bac est le miroir de l’ensemble du système. Cette baisse doit nous alerter collectivement », a déclaré Abdourahmane Diouf, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Le bac technique surpasse le bac général

Le baccalauréat technique continue d’afficher les meilleurs résultats : 69,24 % de taux de réussite au niveau national, contre 47,16 % pour le bac général. Une différence marquée, confirmée année après année.Chez les 3 384 candidats du bac technique (1 965 filles et 1 419 garçons), 2 343 ont été admis, soit une performance bien supérieure à celle des 159 143 candidats du bac général.

Entre Rattrapage et mentions

Parmi les 77 388 bacheliers 33 750 ont été admis au premier tour (43,61 %), 43 638 au second tour (56,39 %). Et selon le ministre, cette tendance se confirme d’année en année, soulignant l’importance stratégique du second tour dans l’architecture de l’examen. Il a insisté sur la nécessité d’un meilleur accompagnement des élèves dès les classes intermédiaires, pour éviter le sauvetage de dernière minute. Pour les mentions, seulement 10 % de bacheliers sont distingués. Sur l’ensemble des admis, 8 081 ont obtenu une mention, soit seulement 10,44 %. La mention « Assez Bien » reste la plus fréquente (6 661 candidats), suivie de « Bien » (1 281) et « Très Bien » (139 seulement). Les séries L2 et S2 concentrent l’essentiel des mentions, avec un net avantage à la série S2 pour les mentions « Bien » et « Très Bien ». Le littéraire reste majoritaire mais moins performant.

Les bacheliers se répartissent ainsi : filière littéraire : 59 575 admis (42,70 % de réussite chez les filles, 47,46 % chez les garçons), filière sciences et techniques : 15 888 admis (60,69 %), filière tertiaire : 1 925 admis (71,56 %). Malgré son poids démographique, la filière littéraire reste la moins performante en termes de taux de réussite, posant la question de son attractivité et de ses débouchés à long terme.

Public vs privé : les disparités persistent

Le secteur public 50 387 admis, taux de réussite de 57,92 %, privé laïc : 22 478 admis, taux de 42,05 %, individuel non encadré : 4 523 admis, taux de 20,49 %. Là encore, l’écart est net. Le statut individuel reste le plus vulnérable. Seule exception, les établissements confessionnels, qui se démarquent avec un impressionnant taux de réussite de 89,16 %, sans différence significative entre filles et garçons.

Régions et académies : Dakar toujours en tête

Concernant le classement des résultats par région, Dakar vient en tête (60,41 %) des meilleures académies en termes de taux de réussite. Elle est suivie de Louga : 52,69 %, Rufisque 52,04 %. Les zones les moins performantes restent Sédhiou : 36,69 % et Ziguinchor : 38,42 %.

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