Saint-Louis, 17 déc (SL-INFO) – Le vote de la loi sur l’amnistie, l’élection de Bassirou Diomaye Faye, Amadou Bâ (BBY) arrive 2e , la victoire de Pastef aux Législatives, la dissolution de l’Assemblée nationale, du HCCT et du CESE et la révocation de Barthélémy Dias à la mairie de Dakar et du Parlement : voici les cinqs événements politiques marquants de l’année 2024 au Sénégal.

Amnistie et élection de Diomaye à la Présidence de la Républque

Pour apaiser le climat politique, une loi d’amnistie a été votée par le Parlement le 6 mars 2024. Cette loi concerne « les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024 » qui ont donné lieu à des centaines d’arrestations d’opposants, fait des dizaines de morts et provoqué d’importantes dégradations matérielles comme le saccage de l’université de Dakar.

Candidat de l’opposition antisystème, Bassirou Diomaye Faye désigné par Ousmane Sonko croupit en prison depuis presque un an. Il est incarcéré pour « outrage à magistrat », mis en cause après une publication sur Facebook. 

Assemblée nationale Sénégal

Deux des principaux opposants du pouvoir, le candidat à la présidentielle Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ont été libérés après le vote de la loi d’amnistie, quelques jours avant le scrutin du 24 mars 2024.

Après plusieurs semaines de brouillard lié au report surprise du scrutin par le président Macky Sall, l’élection a finalement été fixée au 24 mars 2024. La Cour suprême du Sénégal avait déclaré irrecevable le recours en annulation du scrutin du 24 mars, déposé par le Parti démocratique sénégalais de Karim Wade.

Encore méconnu du grand public il y a un an, le candidat du principal parti d’opposition sénégalais l’a emporté dès le premier tour, dimanche 24 mars. Une victoire historique.

Dix jours avant l’élection présidentielle, le 14 mars, Bassirou Diomaye Faye était encore un prisonnier du pénitencier du cap Manuel, situé à l’extrême sud de Dakar. Lundi 25 mars, au lendemain du scrutin et au terme d’un scenario imprévisible, marqué par une crise politique et institutionnelle, une campagne électorale éclair et, pour finir, la reconnaissance de sa victoire par son principal adversaire.

Incarcéré durant onze mois, il est libéré de prison à neuf jours du scrutin présidentiel en compagnie d’Ousmane Sonko (qu’il remplace comme candidat car inéligible) et remporte l’élection avec 54,28 % des votes au premier tour. Amadou Bâ, le candidat de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar (BBY), arrivé 2e, a finalement reconnu, le 25 mars, sa défaite face à l’opposant.

Il devient ainsi, à 44 ans, le plus jeune président de la république du Sénégal, le premier polygame et le premier opposant élu au premier tour de l’histoire du pays.

De la prison au Palais

Le premier mois de mandat de Diomaye se remarque par une vague de changements : le protocole est simplifié (présence réduite de dignitaires), il impose davantage de transparence (avec l’arrêt du cumul des mandats) et transforme le fonctionnement de l’État en mettant en avant le duo exécutif qu’il forme avec Sonko.

Faye multiplie les voyages et échanges avec ses homologues en Afrique de l’Ouest, comme en Mauritanie ou en Côte d’Ivoire. Il lance également davantage d’audits économiques, publie d’anciens rapports sur la fraude, la corruption et organise des visites dans les quartiers difficiles de Dakar.

L’Assemblée nationale dissoute

Le 12 septembre 2024, dans un contexte de conflit avec l’opposition et de blocage législatif, le président Diomaye Faye dissout l’Assemblée nationale et annonce des élections législatives anticipées pour le 17 novembre prochain. Son parti, le PASTEF, remporte une écrasanre victoire ainsi qu’une large majorité parlementaire avec 130 sièges.

Le CESE et le HCCT (aussi) supprimés

Le samedi 14 décembre 2024, l’Assemblée nationale a adopté la révision de la Constitution, incluant la suppression du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT).

Sur 165 députés, 134 ont voté pour, 8 contre, et 2 se sont abstenus. Cette décision fait suite à l’examen des projets de loi n°13/2024 et n°14/2024 visant respectivement la révision constitutionnelle et l’abrogation des lois régissant le CESE et le HCCT.

Le 2 septembre dernier, l’Assemblée nationale qui était à l’époque dominée par l’ancienne coalition au pouvoir, Bennoo bokk yaakaar avait rejet ces textes portant dissolution de ces deux institutions. En réaction à ce vote historique, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui se trouvait en Chine dans le cadre du Forum de coopération sino-africaine, a pris acte  et décidé de «couper» les têtes des présidents de ces institutions.

Par décrets signés le 4 septembre, il a limogé Aminata Mbengue Ndiaye et Abdoulaye Daouda Diallo, respectivement les présidents du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Une situation qui a plombé totalement le fonctionnement de ces institutions, désormais condamnées à disparaitre, puisque ne pouvant fonctionner sans présidents.

Barthélémy Dias radié de l’Assemblée et de la mairie de Dakar

Le ministre de la Justice a évoqué, ce jeudi, la question de la radiation de Barthélémy Dias de la liste des députés de l’Assemblée nationale et celle d’une possible éjection du maire de Dakar de son fauteuil.

Cette décision intervient après une condamnation judiciaire définitive en 2023 dans l’affaire du nervi Ndiaga Diouf tué en 2011 devant la mairie de Mermoz Sacré-Coeur. Une décision fondée sur la constitution et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

Barthélémy-Dias

Jugé en 2017, Dias a été reconnu coupable de coup mortel sur Ndiaga Diouf et condamné à deux ans de prison, dont six mois ferme ; une peine confirmée en appel en septembre 2022, avant d’être définitivement entérinée par la Cour suprême en décembre 2023.

Le maire de Dakar, Barthélémy Dias, a été déchargé le 13 décembre 2024 de ses fonctions de conseiller municipal perdant par le fait son poste de maire de la capitale. Le préfet de Dakar, Mamadou Lamine Ngom en a fait la notification à Dias, à la tête de l’institution municipale depuis 2022.

Avec un budget de plus de 54 milliards FCFA, la mairie de Dakar est sans conteste la plus disputée de tout le Sénégal

Conformément aux dispositions des articles du Code électoral portés en première référence, je vous déclare démissionnaire de votre mandat de conseiller municipal de la Ville de Dakar, à compter de la date de notification de la présente? a indiqué le préfet de Dakar.

La notification est motivée selon le préfet par la réception d’une lettre d’un « électeur inscrit sur les listes électorales » lui demandant de révoquer le maire de ses fonctions de conseiller municipal pour « raison d’inéligibilité suite à une condamnation ».

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