Saint-Louis, 3 déc (SL-INFO) – Le tribunal correctionnel de Fort-de-France, en Martinique, a condamné Rodrigue Petitot à 10 mois de détention aménagée pour intimidations envers des maires martiniquais. La peine sera effectuée sous surveillance électronique, selon le jugement rendu lundi.
Cette décision de justice a été vivement critiquée par l’avocat de Petitot, Maître Max Bellemare, qui s’est dit surpris par le verdict au regard des jurisprudences sur la liberté d’expression. Bellemare a indiqué qu’ils envisageront probablement de faire appel, qualifiant Petitot de « prisonnier politique ».
Depuis samedi, Rodrigue Petitot est en détention provisoire et devra se présenter devant un juge pour son placement sous bracelet électronique. Juste après le jugement, des échauffourées ont éclaté devant le palais de justice, où des sympathisants ont affronté les forces de l’ordre à coups de pierres et de bouteilles, auxquelles les gendarmes ont répondu par des gaz lacrymogènes.
L’accusation avait requis 12 mois de prison. Petitot avait été arrêté après avoir publié une vidéo sur les réseaux sociaux, exigeant le départ du préfet de la Martinique et appelant les maires à fermer leurs mairies.
Le Président du tribunal, Thomas Lamorelle, a jugé que les déclarations de Petitot constituaient bien des actes d’intimidation. Lors de son procès, Petitot s’est défendu en affirmant n’avoir jamais prôné la violence.
La Martinique est prise dans un contexte de tensions sociales depuis septembre, marqué par des mouvements contre la vie chère qui ont donné lieu à des émeutes nocturnes, avec de nombreux cas d’incendies et de vandalisme signalés.