Dakar, 15 Oct (SL-INFO) – Le domaine sportif n’a pas été épargné par les deux ans de folie meurtrière dans la bande de Gaza ni par la violente escalade qui se poursuit en Cisjordanie occupée. Le football, sport le plus populaire du monde et véritable arme géopolitique, est en première ligne et les appels se multiplient pour exclure la sélection israélienne des compétitions internationales. En pleine campagne qualificative pour le Mondial-2026, les appels prennent de l’ampleur et mettent les instances internationales du ballon rond sous pression, surtout après qu’une commission d’enquête mandatée par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a accusé mi-septembre Israël de commettre un génocide dans la bande de Gaza.
 
Une semaine à peine après cette annonce, un groupe d’une trentaine d’experts nommé par les Nations unies publie un communiqué de presse affirmant qu’Israël doit être exclu du football international – UEFA et Fifa – en réaction au « génocide en cours », estimant que « les instances sportives ne doivent pas fermer les yeux sur les graves violations des droits humains ». Un « génocide » au cours duquel les sportifs palestiniens sont aussi délibérément ciblés.
 
Le football palestinien, une cible d’Israël
Depuis deux ans, parmi les plus de 67 000 victimes de la guerre, l’armée israélienne a tué quelque 898 athlètes palestiniens, dont au moins 420 footballeurs. Parmi eux, Hani Al-Masdar, l’entraîneur adjoint de l’équipe nationale de football de Palestine, Mohammed Barakat, attaquant star de l’équipe nationale, mais aussi le « Pelé palestinien » Suleiman Al-Obeid, tué le 6 août dernier alors qu’il attendait de l’aide humanitaire dans le sud de la bande de Gaza.
 
La mort de ce footballeur de 41 ans avait fait grand bruit. L’UEFA avait réagi en postant sur les réseaux sociaux : « Adieu à Suleiman Al-Obeid, le “Pelé palestinien”. Un talent qui a donné de l’espoir à un nombre incalculable d’enfants, même dans les périodes les plus sombres ». Un message qui avait fait bondir l’Égyptien vedette de Liverpool Mohamed Salah : « Pouvez-vous nous dire comment il est mort, où, et pourquoi ? »
 
À chaque montée de violence, Israël s’attaque aussi délibérément aux infrastructures sportives – près de 290 en deux ans dans l’enclave palestinienne et en Cisjordanie occupée. En août 2024, le célèbre stade de Yarmouk de la ville de Gaza est directement ciblé par l’armée israélienne. Il n’en reste aujourd’hui plus rien. Inauguré en 1952 et reconstruit maintes fois suite aux attaques israéliennes, ce stade de 9 000 places devient dès le début de cette nouvelle guerre un refuge pour les habitants de Gaza. Mais en décembre, la situation change et le stade devient alors « un camp de torture », témoigne au Monde le président du Comité olympique palestinien Nader Jayousi.
 
En ce début de mois d’octobre 2025, c’est le siège de la Fédération palestinienne de football (PFA), situé à Jérusalem-Est, qui est ciblé par des tirs de gaz lacrymogènes lancés par l’armée israélienne. « Les installations sportives ont été délibérément détruites et les athlètes ont été empêchés de se déplacer et de participer à des tournois régionaux et internationaux, en violation flagrante des lois et conventions internationales en vigueur », affirme la PFA.
 
De son côté, la Fédération israélienne de football (IFA) – qui a d’abord fait partie de l’Union des associations asiatiques de football mais qui, face aux boycotts de nombreux pays arabes et musulmans, a été accepté au sein de l’UEFA en 1994 – n’a jamais dénoncé les violations du droit international commises par l’armée de son pays.

By

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *