Dakar, 31 Oct (SL-INFO) – Le député Bacary Diedhiou a réagi aux récentes déclarations de Bougar Diouf sur la Sen TV, affirmant que « Pastef ne fait pas partie de la coalition ayant porté Bassirou Diomaye Faye au pouvoir ».

Dans un texte intitulé « Le tronc nié, la greffe stérile : le paradoxe Bougar Diouf », l’élu de Pastef a qualifié ces propos de « provocation » et de « déni des fondements politiques » de Pastef. Selon lui, « Pastef ne se limite pas à un sigle administratif, mais constitue une matrice d’idées et un souffle collectif au sein de la société sénégalaise.»

M. Diedhiou déplore également ce qu’il considère comme « un oubli volontaire des alliances et du rôle historique de Pastef » et appelle à « la reconnaissance des limites et à la retenue politique de ceux qui cherchent à contester l’influence du parti ».

Seneweb vous propose l’intégralité de sa note.

Le tronc nié, la greffe stérile : le paradoxe Bougar Diouf

Je n’ai nullement perdu mes facultés d’analyse discursive. Ce qui s’est joué l’autre nuit, entre 2h30 et 6h17, relève moins d’un échange d’idées que d’une orchestration secrète et minutieuse d’un message codé dont Abdourahmane Diouf ne serait que le porteur attitré. Depuis lors, le dispositif s’est mis en branle : le même refrain éculé et creux, les mêmes éléments de langage, relayés sur YouTube, puis repris, hier, sur SEN TV par Bougar Diouf, l’un des émissaires du moment, avec une régularité quasi mécanique, une voix métallique et une morgue à peine voilée à l’endroit du Premier ministre Ousmane Sonko.

Dans une posture qui frise la provocation, Bougar soutient que Pastef ne fait pas partie de la coalition qui a porté Bassirou Diomaye Faye au pouvoir — assertion fallacieuse, nourrie d’un oubli sélectif, voire d’une amnésie politique volontaire. Il feint d’ignorer que Pastef ne se réduit pas à un sigle administratif, à une structure formalisée sur du papier timbré et aisément dissolvable par décret. Pastef est bien plus qu’un parti : c’est une matrice d’idées, un souffle collectif, une flamme gravée dans la conscience des Sénégalais. On peut en rayer le nom des registres électoraux, comme c’était le cas, mais nul ne saurait en extirper l’esprit du cœur du peuple.

C’est cette sève, invisible mais vivante, qui a nourri la victoire du président Bassirou Diomaye Faye, adoubé par le choix lucide et historique d’Ousmane Sonko, porté par des hommes et des femmes habités d’une foi civique ardente. Bougar Diouf, dans son excès de zèle, semble ignorer une vérité biologique simple : pour qu’il y ait greffe, il faut un corps principal. Où poserait-on donc la greffe sans Pastef ? Sur quel tronc greffera-t-on un rameau si la racine elle-même est niée ? Sans ce corps-mère qu’est Pastef, rien ne prend, rien ne vit, rien ne fleurit.

Le mal du Pastef — s’il en est un — réside peut-être dans une indulgence politique excessive : celle d’avoir toléré des alliances de sommet, souvent fragiles, parfois dénaturantes. Car enfin, comment concevoir qu’un homme ayant publiquement renié la source puisse, dans la même salle, s’asseoir avec le président et son Premier ministre, comme si de rien n’était ? Cette juxtaposition tient de l’absurde, voire du sacrilège symbolique : car on ne saurait partager la lumière de la flamme quand on en a nié la braise. Ce que je retiens, nous sommes là face à un service après-vente politique soigneusement structuré.

Lorsqu’on échoue à convaincre par la compétence ou la rigueur intellectuelle, il est vain de chercher un bouc émissaire. La dignité commande de reconnaître ses limites, de se retirer et de regagner humblement le lieu d’où l’on vient pour méditer sur les insuffisances de son propre discours.

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