Dakar, 10 sept (SL-INFO) – Ce mercredi 10 septembre 2025, Dame Amar et ses co-prévenus ont comparu devant le tribunal. Ils avaient été interpellés dans la nuit du 1er au 2 septembre, lors d’une opération menée par la Brigade régionale des stupéfiants (BRS) de Dakar, dans l’appartement de Dame Amar, situé à Dakar-Plateau. L’enquête, conduite par l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS), a permis de découvrir une quantité de drogue.
Selon le rapport des enquêteurs, Dame Amar aurait tenté de les corrompre en proposant 2 millions de FCFA.À la barre, Dame Amar, déjà condamné à six mois de prison par le passé, était poursuivi pour offre et cession de drogue ainsi que pour corruption. Meissa Ngom Ndiaye, agent administratif à la société NMA, était accusé de complicité de corruption. Maalani Ghita, étudiante en médecine, et Serigne Saliou Fall, masseur, étaient quant à eux poursuivis pour détention et usage de drogue.
Les déclarations de Dame Amar
Dame Amar a fermement contesté les accusations portées contre lui. Il a affirmé que les enquêteurs s’acharnaient sur lui en raison de son passé. Selon ses déclarations, dans la nuit des faits, vers 1 heure du matin, son garde du corps a frappé à la porte de son appartement. En ouvrant, il s’est retrouvé face à plus de dix personnes, ce qui l’a effrayé. Il a refermé la porte par réflexe, mais les policiers l’ont alors forcée. Après avoir fouillé les lieux, ils ont affirmé avoir trouvé de la drogue dans une chambre et au pied de l’immeuble.
Dame Amar a souligné qu’il avait cessé de consommer de la drogue depuis 2021 en raison d’une maladie grave, pour laquelle il suit un traitement. Il a ajouté qu’au moment de l’intervention des policiers, il se faisait masser dans le salon en raison de douleurs dorsales liées à un voyage effectué la veille.Concernant l’accusation de corruption, il a expliqué avoir contacté Meissa Ngom Ndiaye pour lui apporter de l’argent liquide destiné à ses dépenses personnelles, et non pour soudoyer les enquêteurs. « Il n’y avait pas de fête chez moi. Quelqu’un a peut-être envoyé les policiers à cause de mon passé », a-t-il supposé.
Les autres prévenus
Maalani Ghita, la compagne de Dame Amar, a également nié avoir consommé de la drogue. Elle a expliqué être venue à l’appartement à l’invitation de son compagnon, qui l’avait récupérée chez elle vers 22 heures. Selon elle, ils étaient dans le salon, attendant une commande de pizza, lorsque les policiers sont arrivés. Ces derniers auraient affirmé avoir trouvé de la drogue dans une chambre et au bas de l’immeuble, avant de la placer sur une table. Sous le choc, elle a refusé de se soumettre à un test urinaire.
Serigne Saliou Fall, le masseur, a déclaré être présent pour des raisons professionnelles, ayant été engagé par Dame Amar pour un massage en raison de ses douleurs dorsales. Il a affirmé n’avoir jamais vu la drogue en question.Meissa Ngom Ndiaye, fidèle collaborateur de la famille Amar, a également nié toute implication dans une tentative de corruption. Il a expliqué qu’il travaille pour la société NMA et que, le jour des faits, il avait accompagné le PCA de l’entreprise à l’aéroport. Dame Amar l’avait appelé vers midi pour lui demander de l’argent liquide, car il venait de rentrer à Dakar et en manquait. Meissa a précisé avoir apporté les 2 millions de FCFA comme convenu, mais ignorait l’usage prévu de cet argent. Il a ajouté qu’il n’avait jamais entendu Dame Amar proposer de l’argent aux policiers et qu’il ne consommait pas de drogue, ce qui l’a conduit à accepter un test urinaire.
Réquisitions et plaidoiries
Le procureur de la République a exprimé des doutes sur l’implication de Meissa Ngom Ndiaye, Maalani Ghita et Serigne Saliou Fall, demandant leur relaxe. En revanche, il a estimé que les charges contre Dame Amar étaient fondées. Il a requis la requalification des faits d’offre et cession de drogue en détention et usage à des fins personnelles, ainsi qu’une condamnation pour corruption. Le parquet a proposé une peine de deux ans de prison, dont six mois ferme, assortie d’une amende de 6 millions de FCFA et de la confiscation des 2 millions saisis.
La défense, représentée par Mes Seydou Diagne, Souleymane Soumaré, Adnan Yahya, Moussa Konaté, Youssoufa Camara, Anta Mbaye, Brige Dasilva et Abou Daly Kane, a dénoncé une procédure irrégulière, soulevant une exception de nullité. Me Seydou Diagne a qualifié la quantité de drogue mentionnée par le parquet d’« imaginaire », tandis que Me Soumaré a critiqué l’intervention des enquêteurs, survenue à 00h30 sans respect des procédures légales, notamment l’absence de témoins lors de la fouille. La défense a plaidé la relaxe de tous les prévenus et demandé la restitution des 2 millions de FCFA ainsi que des véhicules saisis.Le procureur a maintenu que l’exception de nullité n’était pas recevable, estimant que les débats avaient déjà abordé cette question.
Le verdict
Dans son délibéré, le tribunal a rejeté l’exception de nullité soulevée par la défense. Meissa Ngom Ndiaye, Maalani Ghita et Serigne Saliou Fall ont été relaxés au bénéfice du doute. Les accusations d’offre et cession de drogue contre Dame Amar ont été requalifiées en détention et usage à des fins personnelles. Il a également été reconnu coupable de corruption. Dame Amar a été condamné à un mois de prison ferme et à une amende de 150 000 FCFA. Le tribunal a ordonné la restitution des 2 millions de FCFA et des véhicules saisis.