Saint-Louis, 05 juin (SL-INFO) – Les autorités zimbabwaises en charge de la faune et de la flore ont annoncé mardi 3 juin leur volonté d’abattre une cinquantaine d’éléphants, alors que ces géants prolifèrent plus que de raison dans le pays d’Afrique australe.
Le Zimbabwe va abattre des dizaines d’éléphants et distribuer leur viande pour la consommation, a déclaré ce mardi 3 juin l’autorité chargée de la protection de la faune et de la flore. L’objectif est de réduire leur forte prolifération. Ce pays d’Afrique australe abrite en effet la deuxième plus grande population d’éléphants au monde après le Botswana.
L’abattage, prévu dans une vaste réserve privée du sud-est du pays, viserait dans un premier temps 50 éléphants, a indiqué l’Autorité des parcs et de la faune sauvage du Zimbabwe (ZimParks) dans un communiqué. Elle n’a pas précisé combien d’animaux seraient abattus au total ni sur quelle période.
Une précédente polémiqueEn 2024, selon une étude aérienne, la réserve, la Save Valley Conservancy, comptait 2.550 éléphants, soit plus de trois fois sa capacité d’accueil, qui est de 800, a indiqué ZimParks. Au moins 200 d’entre eux ont été transférés dans d’autres parcs ces cinq dernières années.
« La viande d’éléphant provenant de l’exercice de gestion sera distribuée aux communautés locales, tandis que l’ivoire sera la propriété de l’État et sera remise à ZimParks pour être conservée », selon cette dernière.Le Zimbabwe ne peut vendre son stock de défenses en raison de l’interdiction mondiale du commerce de l’ivoire, et met celles qu’il trouve dans des entrepôts gouvernementaux.
L’annonce de mardi est intervenue au lendemain de l’arrestation de quatre personnes à Harare, la capitale, en possession de plus de 230kg d’ivoire pour lesquels elles cherchaient prétendûment un acheteur.
En 2024, le Zimbabwe a abattu 200 éléphants en raison d’une sécheresse sans précédent qui a entraîné des pénuries alimentaires. Il s’agissait du premier abattage important depuis 1988.
La décision de chasser les éléphants pour se nourrir a suscité de vives critiques, d’autant plus que ces animaux constituent une attraction touristique majeure. En septembre 2024 en Namibie voisine, le gouvernement avait annoncé l’abattage de plus de 700 animaux sauvages – dont des hippopotames, éléphants, buffles ou zèbres – notamment pour nourrir les populations affamées par la pire sécheresse depuis des décennies.