Dakar, 02 août (SL-INFO) – Ce 2 août, date de l’Assemblée générale élective de la Fédération sénégalaise de football (FSF), sept candidats sont en lice pour succéder ou non à Me Augustin Senghor, en poste depuis 2009. Cette élection, l’une des plus ouvertes depuis des années, cristallise les attentes d’un football sénégalais en quête de continuité ou de rupture. Entre figures historiques, profils émergents, hommes de l’ombre et visages inattendus, les prétendants à la présidence viennent d’horizons variés, mais partagent une ambition commune : porter le football sénégalais vers une nouvelle ère. Voici les portraits des six hommes qui rêvent de prendre les rênes de la FSF.

1. Me Augustin Senghor : l’expérience comme atout
Président de la FSF depuis 2009, Me Augustin Senghor cumule plus de 15 ans à la tête du football sénégalais. Juriste de formation, il a fait de la Fédération une structure influente, tant sur la scène africaine qu’internationale, où il siège à la CAF et à la FIFA. Sous sa gouvernance, le Sénégal a remporté sa première CAN en 2022 et a dominé le football africain avec quatre autres titres dans les catégories mineures. Candidat à un cinquième mandat, il assume une continuité critiquée par certains, mais qu’il défend par ses résultats et son expertise. Figure centrale du système actuel, il devra prouver qu’il peut encore incarner l’avenir du football sénégalais.

2. Mady Touré : le formateur devenu réformateur
Fondateur de Génération Foot, académie réputée ayant révélé des stars comme Sadio Mané, Mady Touré se présente comme le visage du renouveau. Longtemps resté dans l’ombre de Me Senghor, il se lance avec un programme structuré en sept axes, axé sur la modernisation des infrastructures, la formation, la gouvernance et le financement du football local. Soutenu par des figures influentes comme Mamadou Niang Mbaye (président de la Ligue de Dakar) et Babacar Ndiaye (candidat à la Ligue Pro), il sillonne le pays pour mobiliser clubs, ligues et amateurs. Mady Touré ambitionne de passer du rôle de formateur de talents à celui de bâtisseur du football national.
3. Abdoulaye Fall : le stratège discret
Financier de métier et ancien membre actif du comité exécutif de la FSF, Abdoulaye Fall avance avec prudence, mais solidité. Longtemps en retrait, il a officialisé sa candidature avec le soutien stratégique de deux figures clés : Elimane Lam et Cheikh Seck. Ce trio, ayant rompu avec le camp de Me Senghor, prône l’unité et une gouvernance repensée. Fall se présente comme un candidat de consensus, capable de maintenir la stabilité tout en renouvelant les méthodes de gestion. Sa connaissance fine des rouages internes de la Fédération est un atout majeur. Discret dans les médias, il mise sur les réseaux internes pour asseoir sa légitimité.

4. Aliou Goloko : le pari de l’indépendance
Journaliste sportif aguerri, Aliou Goloko a surpris en déposant sa candidature à la dernière minute. Sans ancrage officiel dans un club majeur ou une ligue, sa démarche a d’abord été perçue comme un coup de communication ou un geste symbolique. Pourtant, Goloko affiche une réelle ambition : réformer un football sénégalais qu’il juge trop verrouillé, pour le rendre plus équitable et ouvert à de nouveaux acteurs. Fort de son expérience médiatique et de son franc-parler, il se positionne comme une voix dissidente, critique du système actuel. Dirigeant du modeste Bloc 16 Académie, il mise sur son indépendance et sa transparence pour bousculer les habitudes et promouvoir une gestion moins politisée.

5. Abdou Thierry Camara (Titi) : l’homme de l’image devenu acteur
Connu pour avoir réalisé La Tanière des Lions, documentaire culte sur la Coupe du monde 2002, Abdou Thierry Camara, dit Titi, veut passer de l’observation à l’action. Ancien joueur amateur en France et expert en sport business, il aspire à professionnaliser la gestion du football sénégalais. Conseiller en communication et marketing au Demba Diop FC, il est peu présent dans les structures fédérales, mais mise sur sa vision moderne, son réseau et sa proximité avec les anciens Lions pour convaincre. Âgé de 48 ans, titulaire d’un DESS en audit et contrôle, il promet une gestion rigoureuse, transparente et innovante. Titi se rêve en chef de projet d’un football sénégalais plus ambitieux et structuré.

6. El Hadji Oumar Ndiaye : le vétéran engagé
Âgé de 65 ans, El Hadji Oumar Ndiaye est une figure bien connue du football sénégalais. Ancien président de la Renaissance sportive de Yoff, ex-trésorier adjoint de la Ligue Pro et actuel vice-président de l’AS Yakaar (Rufisque), il a touché à tous les niveaux du football : Navétanes, amateur et professionnel. Candidat malheureux en 2013 et 2017, il revient avec un projet de développement inclusif, axé sur une meilleure représentativité régionale et un soutien accru aux clubs, toutes divisions confondues. Franc, expérimenté et très ancré localement, il défend une vision participative et solidaire, où chaque région et chaque catégorie aurait sa place dans la gouvernance nationale.
Au-delà des discours et des programmes, l’élection du 2 août représente un moment décisif pour le football sénégalais. Le choix des électeurs portera non seulement sur des hommes, mais aussi sur des visions : entre continuité et rupture, centralisation ou décentralisation, rigueur ou innovation. Le futur président devra rassembler, réformer et redonner confiance à tous les acteurs – professionnels, amateurs, ligues et supporters. Dans un contexte où le Sénégal brille sur le terrain, l’enjeu est désormais de faire rayonner cette excellence dans les instances. Réponse dans les urnes, très bientôt.

By

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *