Dakar, 29 juillet (SL-INFO) – Dans un entretien accordé à L’Observateur, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, salue la décision des autorités sénégalaises d’ouvrir une enquête sur les violences politiques ayant causé près de 80 morts entre 2021 et 2024.
L’interlocuteur du quotidien du Groupe futurs médias révèle que 65 plaintes ont déjà été déposées par des victimes dans plusieurs régions du pays – notamment à Dakar, Ziguinchor, Saint-Louis, Kolda et Sédhiou – avec l’appui juridique d’Amnesty, de la Raddho et de la LSDH. Les avocats de ces organisations accompagneront les victimes et leurs familles tout au long de la procédure.
Bien qu’Amnesty n’ait pas été consultée en amont, Seydi Gassama estime que l’essentiel réside dans les actes concrets désormais engagés par la justice. Il insiste sur la nécessité de laisser la justice travailler de manière indépendante et dans la sérénité, rappelant que, selon une décision du Conseil constitutionnel du 23 avril dernier, les crimes relevant du droit international, comme les meurtres et les actes de torture, ne peuvent être amnistiés, en vertu des engagements internationaux du Sénégal.
Cette clarification permet à la justice de mener ses enquêtes sans entrave, malgré la loi d’amnistie adoptée en mars 2024 sous l’ancien régime.
Enfin, Seydi Gassama appelle les victimes et leurs familles à faire confiance au processus judiciaire, tout en restant vigilantes, et salue les premières mesures d’accompagnement mises en place par les autorités à l’égard des familles endeuillées.

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