Dakar, 14 mai (SL-INFO) – Un collectif des victimes de Abou Kane, actuel directeur général de la société Al Boraq Holding au Maroc, a décidé de faire entendre sa voix face aux nombreux contentieux laissés en suspens. Dans un communiqué, ces plaignants, composés d’anciens collaborateurs et clients du mise en cause, alertent sur les méthodes de l’homme d’affaires qui, selon eux, « refuse de prendre ses responsabilités, exposant ainsi ses anciens collaborateurs à des risques d’emprisonnement ».
Les problèmes remontent à fin 2021 lorsque M. Kane dirigeait la société « Thiabi Bi », devenue ensuite SGIS Immobilier à Dakar. « Tous les contentieux qui l’ont précédé et ceux qu’il a créés l’ont fait fuir au Maroc », affirment les membres du collectif. De nombreuses plaintes ont été déposées auprès de diverses institutions : DESCOS, DIC, Section de Recherche, Tribunal de Pikine et Commissariat de Malika. Les victimes rappellent d’ailleurs que M. Kane a déjà été arrêté il y a deux ans « pour une affaire similaire ».
La situation des clients est particulièrement préoccupante. « Au sein de notre Collectif, nous comptons des clients qui ont acheté des terrains, certains par moratoire, d’autres ont payé cash. Il se trouve que, par la suite, la plupart des clients n’ont pas reçu leurs papiers », expliquent-ils. Certains demandent toujours des remboursements non honorés, tandis que d’autres ont été relogés après que leurs terrains aient été attribués à d’autres personnes.
Le collectif dénonce une situation ubuesque : » Le comble, c’est qu’il est parti au Maroc avec tous les dossiers. Son grand frère souhaite régler le contentieux, mais n’y parvient pas. Parce que c’est A. Kane qui a les papiers et refuse de les restituer ».
Pire encore, pestent les membres du collectif : » Il est allé créer une société au Maroc du nom de Al Boraq Holding, où il emploie des jeunes. Des là-bas, il compte vendre ces terrains à des Sénégalais établis au Maroc , des terrains qui appartiennent déjà à des membres de notre collectif ».
Les conséquences sont lourdes : des anciens employés de M. Kane établis au Sénégal ont subi des préjudices. En effet, selon la même source, « quatre d’entre eux ont été arrêtés, dont deux ont purgé un an de prison et deux femmes (dont l’épouse de M. Kane) six mois. Face à cette situation, le collectif prépare une nouvelle plainte collective, tant au Sénégal qu’au Maroc, et appelle les autorités à soutenir leur combat pour que « justice soit faite » et que les victimes puissent « recouvrer leurs biens durement acquis ».
PressAfrik