Saint-Louis, 08 déc (SL-INFO) – Le magistrat en retraite Ousmane Kane, dans L’Observateur de ce lundi, estime que Farba Ngom et l’épouse de Madiambal Diagne, Mabintou Diaby, doivent bénéficier d’une liberté provisoire, «comme réclamé avec insistance par les défenseurs des droits humains, nonobstant la gravité des faits qu’ils ont pu avoir commis».

Le premier a été placé sous mandat de dépôt, en février dernier, notamment pour blanchiment de capitaux présumé dans le cadre de l’instruction de l’affaire des 125 milliards de francs CFA de transactions douteuses soulevées dans un rapport de la CENTIF.

Mabintou Diagne est, pour sa part, poursuivie pour escroquerie portant sur des deniers publics, entre autres griefs relatifs à l’affaire Ellipse Projects. Elle a été placée sous mandat de dépôt en septembre dernier.

Insistant sur le cas du maire des Agnam, Ousmane Kane est d’avis que ses demandes de liberté provisoire sont restées vaines à cause d’une faille dans l’expertise médicale. Celle-ci, relève-t-il, «ne s’est pas prononcée sur la comptabilité de son état de santé avec la détention, même dans un centre hospitalier comme il est dit dans la loi». «Le parquet s’est engouffré dans cette brèche, ouverte par l’ordonnance inachevée de désignation des experts par le juge d’instruction, pour refuser la mise en liberté», clame le magistrat en retraite.

Pour lui, «le respect des droits élémentaires de Farba Ngom et les exigences d’un procès juste et équitable auraient dû conduire le parquet et le juge d’instruction à corriger cette faute ; le premier en sollicitant une expertise complémentaire sur cette compatibilité, le second en l’ordonnant».

Ousmane Kane de marteler : «Le rapport complémentaire aurait le mérite de clarifier définitivement le débat puisque la Chambre d’accusation serait revenue sur sa décision si le [document médical] concluait à une incompatibilité avec toute détention, y compris dans un milieu hospitalier.»

«De toutes les façons, croit savoir l’ancien juge, il ne faut pas se faire d’illusion, seul le retour de l’État à de meilleurs sentiments les feront sortir [Farba Ngom et Mabintou Diaby] de prison. Mais c’est une attitude très risquée pour le Sénégal, car le caractère sacré de la personne est proclamé dans la Constitution et dans toutes les conventions internationales signées par le pays.»

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