Dakar, 6 mai (SL-INFO) – C’est une investigation journalistique qui fait grand bruit en Gambie. Le 1er mai dernier, le média « The Republic » a publié une enquête qui dévoile des « irrégularités » dans la vente des biens confisqués à l’ancien président gambien Yahya Jammeh. Le papier accuse notamment le ministère de la Justice, alors dirigé par Abubacarr Tambadou, d’avoir contourné les procédures judiciaires pour vendre les actifs de Jammeh, en l’occurrence des biens immobiliers, des véhicules de luxe et des actions à une « fraction de leur valeur », c’est-à-dire à bas prix.
« Je n’ai jamais bénéficié, directement ou indirectement, de la vente des biens de Yahya Jammeh »
La société de l’épouse de l’ex-ministre, Binta Sompo Ceesay, serait même impliquée dans ces transactions « irrégulières », de même que des personnes politiquement connectées. Abubacarr Tambadou n’a pas tardé à exercer son droit de réponse dans un document énergique publié par le journal « Fatu Network ».
L’ancien garde des Sceaux a rejeté en bloc les faits qui lui sont reprochés. « Je n’ai jamais bénéficié, directement ou indirectement, de la vente des biens de l’ancien président Yahya Jammeh… Ceesay, qui est devenue mon épouse des années plus tard, n’a joué aucun rôle dans la vente des biens. Le ministère de la Justice n’a utilisé aucun moyen détourné pour contourner les décisions du tribunal …» a réfuté M. Tambadou.
La réaction de l’Exécutif
Le gouvernement gambien a publié, hier lundi 5 mai, une déclaration dans laquelle il dit avoir pris note de l’article publié par « The Republic ». Il précise que la cession des actifs de l’ex-dirigeant a suivi « un processus en deux étapes, structuré et fondé sur la loi ».
« Tous les actifs vendus jusqu’à présent ont fait l’objet d’un audit de la Cour des comptes, dont le rapport sera soumis à l’Assemblée nationale », poursuit l’Exécutif. Il promet, in fine, de publier, en temps voulu, un « rapport complet détaillant la vente de tous les biens confisqués y compris les procédures suivies, les bénéficiaires, les prix de vente et les gains réalisés », par souci de « responsabilité et de transparence ».