Dakar, 25 avr (SL-INFO) – La prise en charge du stress chez les patients victimes d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) a été au cœur d’un panel interdisciplinaire organisé sur la Corniche, entre Parcelles-Assainies et Guédiawaye. Réunissant professionnels de santé, coachs en développement personnel, psychologues et proches de patients, cette rencontre s’est tenue en marge d’une campagne de sensibilisation menée par l’Association de Soutien aux Patients et Victimes d’AVC (ASP-AVC). L’événement, salué par les participants, marque une étape clé dans la construction d’une approche intégrée de l’accompagnement post-AVC au Sénégal, combinant médecine, psychologie, coaching et soutien familial et social.
Aspects psychologiques des AVC
À cette occasion, la psychiatre Dr Aïssatou Diallo a souligné l’impact psychologique majeur des AVC, souvent sous-estimé. « Les séquelles d’un AVC provoquent un changement brutal de mode de vie. Beaucoup de patients ne se reconnaissent plus. Ils développent des troubles d’adaptation, perdent le sommeil, la joie de vivre et sombrent parfois dans la dépression », a-t-elle expliqué. Selon une étude récente, 20 à 50 % des victimes d’AVC souffrent de dépression, souvent accompagnée de crises d’anxiété, de troubles cognitifs ou d’états de stress post-traumatique. Elle plaide pour une prise en charge psychiatrique intégrée au suivi neurologique.
Gestion du stress
Le Dr Habib Diop, chirurgien et coach certifié, a présenté sa méthode d’accompagnement post-AVC, baptisée « Je vis mieux », qui allie coaching, développement personnel et hygiène de vie. « L’AVC est un choc qui affecte autant le corps que le mental. Il est essentiel d’aider les patients à retrouver confiance, équilibre et sérénité », a-t-il déclaré. Son approche repose sur trois piliers : identifier et réduire les sources de stress, adopter des réflexes sains face à l’anxiété (respiration consciente, pleine conscience) et promouvoir un mode de vie équilibré, incluant alimentation saine, activité physique régulière et ancrage spirituel. Il a également insisté sur le rôle crucial de l’entourage, souvent désorienté face aux changements psychologiques du patient.
L’ASP-AVC mise sur la prévention et la solidarité
Le professeur Idrissa Bass, pédiatre-cardiologue et responsable de la cellule ASP-AVC à l’Hôpital pour Enfants de Diamniadio, a mis l’accent sur la prévention, en lien avec les maladies cardiovasculaires et le diabète. « Une grande partie des AVC sont évitables grâce à une hygiène de vie rigoureuse, une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et le respect des traitements médicaux », a-t-il rappelé. Il a également plaidé pour des dépistages précoces et la lutte contre la stigmatisation des structures hospitalières.
Depuis plusieurs années, l’ASP-AVC, association à but non lucratif, se distingue par son engagement sur le terrain : soutien psychologique, fourniture de matériel médical (fauteuils roulants, attelles), accompagnement à domicile et plaidoyer pour des soins plus humains. Elle milite pour une approche holistique et solidaire de l’AVC, centrée sur les besoins réels des patients.
