Dakar, 25 nov (SL-INFO) – L’interopérabilité des administrations demeure au cœur des défis liés à la transformation numérique des échanges commerciaux en Afrique, un enjeu renforcé par l’opérationnalisation de la Zlecaf. Au Forum national sur la facilitation des échanges, organisé ce lundi à Diamniadio, le secrétaire général du ministère sénégalais de l’Industrie et du Commerce, Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye, a rappelé que « transformer une chaîne logistique ne se limite pas à déployer une plateforme. » Il a souligné « la nécessité d’assurer la fiabilité des flux d’informations, de renforcer la résilience des systèmes et d’intégrer la durabilité dans les modèles existants. » Représentant le ministre Serigne Gueye, il a insisté sur l’importance d’investir dans les compétences, de former des talents capables d’analyser les données et d’innover au service du commerce et de la logistique.
 
Le forum vise à rapprocher administrations, opérateurs privés, start-up, universitaires et partenaires internationaux pour élaborer des solutions adaptées au contexte africain. Selon M. Ndiaye, cet espace de concertation permet de « repenser les modèles afin d’éviter le retard technologique, en accélérant la transformation numérique des procédures, en améliorant la traçabilité et en fluidifiant les chaînes logistiques. » D’après Le Soleil, il a cependant averti que la numérisation impose un relèvement des standards de cybersécurité pour protéger l’intégrité des données et sécuriser les transactions. « La confiance est la monnaie de la digitalisation », a-t-il déclaré.
 
Le Directeur général des Douanes sénégalaises, Babacar Mbaye, a pour sa part rappelé que « la facilitation des échanges requiert une coordination entre acteurs publics et privés, une harmonisation des normes et une gouvernance de données respectueuse de la souveraineté des États. » Le président de l’Agence africaine pour le commerce électronique, Youssef Ahouzi, a souligné le rôle central des guichets uniques, qui incarnent simplification, efficacité et transparence. Il a annoncé une nouvelle phase visant à « bâtir un réseau africain interconnecté » pour rendre le commerce intra-africain plus fluide et plus compétitif.
 
Pour la coordonnatrice résidente des Nations Unies à Dakar, Aminata Maïga, la digitalisation des procédures, l’interopérabilité des systèmes et l’harmonisation des standards sont « indispensables » pour attirer les investissements et intégrer pleinement le Sénégal dans les chaînes de valeur régionales et mondiales. Elle a rappelé que ce forum s’inscrit dans le cadre de la coopération entre le Sénégal et les Nations Unies pour la période 2024-2028, contribuant directement aux ODD 9 et 17. Selon elle, la connectivité digitale et le développement de systèmes interopérables permettront au Sénégal de devenir un acteur majeur du commerce numérique africain.

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