Le président gambien Adama Barrow a déclenché une vive controverse en affirmant qu’il resterait au pouvoir tant que son principal opposant, Ousainou Darboe, serait en vie. Ces propos, tenus lors d’un rassemblement à Brikama après l’inauguration du bureau régional du NPP, ont suscité l’indignation de nombreux acteurs politiques et citoyens.

Des propos polémiques

« Je resterai président aussi longtemps que Darboe sera en vie. Je ne quitterai la présidence que lorsque j’apprendrai sa mort et que j’assisterai à son enterrement », a déclaré Adama Barrow. Cette déclaration, perçue comme une menace voilée, a provoqué une réaction immédiate dans le pays. Le parti Gambie pour tous (GFA) a dénoncé un « discours de haine », tandis que le Parti démocratique uni (UDP), la formation de Darboe, a condamné des « propos dégoûtants, irresponsables et dangereux ».

Selon Barrow, ces propos étaient destinés à empêcher Darboe de mettre en œuvre une menace supposée de confisquer une terre attribuée au président en cas d’accès au pouvoir. Cette accusation, non vérifiée, a ajouté une dimension supplémentaire à la polémique.

Tentative de dénouement de la controverse

Pour calmer la situation, le conseiller spécial du président, Saihou Mballow, a tenté de minimiser l’impact des propos de Barrow. Dans une interview accordée au « Standard », Mballow a insisté sur le fait que le président plaisantait et qu’il n’avait aucune intention malveillante à l’égard de Darboe. « Ces déclarations ont été faites sur des plateformes politiques imprégnées de plaisanteries, sans aucune mauvaise intention », a-t-il expliqué. Mballow a également souligné l’incertitude de la vie, demandant rhétoriquement qui des deux hommes pourrait mourir en premier.

Réactions

Les commentaires de Barrow ont néanmoins déclenché un débat national sur la responsabilité des dirigeants politiques et l’usage de la rhétorique en politique. Les critiques soulignent que de tels propos, même s’ils étaient destinés à être humoristiques, peuvent être interprétés comme une menace et contribuer à une polarisation accrue dans le pays.

Face à cette controverse, le conseiller spécial a promis que le président tirerait des leçons de cet incident. Cependant, la déclaration de Barrow laisse un goût amer et pose des questions sur les limites du discours politique en Gambie, un pays encore marqué par les traumatismes d’une dictature récente.

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