Saint-Louis, 10 Oct (SL-INFO) – La Journée mondiale de la santé mentale est célébrée chaque année le 10 octobre. En marge de cette journée, l’Etat du Sénégal n’a organisé aucune activité pour célébrer cette journée. L’association sénégalaise de soutien et de suivi des malades mentaux déplore le fait qu’aucune activité n’est organisée au Sénégal pour marquer cette journée.
Selon leur président Ansoumana Dione, il n’y’a pas de cérémonie officielle dédiée par rapport à cette journée. Joint sur les ondes de la Rfm, Ansoumana Dione interpelle les autorités à corriger cela. « Nous demandons au Président de la République (Bassirou Diomaye Faye) et à son Premier Ministre, Ousmane Sonko une réunion pour que cette journée puisque être célébrée au cours de ce mois d’octobre que l’OMS a dédié à la santé mentale », a-t-il déclaré.
Il va plus loin en déclarant qu’il n’y’a pas de service d’urgence dédié à la santé mentale. « Il n’y’a pas de service d’urgence psychiatrique. Que se soit à Kaolack, à Saint Louis, à Matam même à Dakar beaucoup de zone ne dispose de service d’urgence psychiatrique », a-t-il dénoncé.
Par ailleurs, le thème de cette année de la journée mondiale des malades mentaux est l’« Accès aux services de santé mentale en cas d’urgence ». C’est pourquoi, le psychiatre Bamba Seck a profité de cette occasion pour pointer du doigt le manque de prise en charge des malades mentaux. « On a effectué 5 370 consultations. D’année en année le nombre de consultation augmente. On reçoit de plus en plus de patient pour dire que la région est confrontée à un problème majeur de prise en charge des malades mentaux », a-t-il fustigé.
Ceci s’ajoute à l’absence d’infrastructure adaptée et un réel manque de personnel qualifié. Seul psychiatre à couvrir les régions de Kaolack, Kaffrine et Diourbel, Dr Seck a dénoncé leur condition de travail précaire : « S’il y’a des urgences ou s’il y’a des nécessités de faire une hospitalisation, on est obligé de se référer vers d’autres structures de prise en charge psychiatrique. Au niveau de la région de Kaffrine, il n’y’a pas de psychiatre, il n’y’a pas de centre de santé mental ».
En ce qui concerne la sensibilisation, Augustin Diégane Tine, psychiatre en santé publique à l’Université Cheikh Anta Diop pense que le Sénégal doit encore s’investir dans la mobilisation et dans la communication. « Le Sénégal doit faire des efforts sur la sensibilisation et l’éducation. C’est ce qu’on va appeler le service de promotion et de prévention de la santé mentale. On ne doit pas attendre être dans des situations de catastrophe pour orienter les populations », a-t-il expliqué. D’après lui, il faut que « ces populations soient renforcés auparavant, qu’ils soient eux même préparés au niveau communautaire, à réagir, et à avoir des actions positifs pour leur santé mental avant, et cela leur permet d’être prêt quand il y’a un catastrophe ».
Aujourd’hui, le Sénégal compte moins de 40 psychiatres, ce qui constitue un réel problème pour prendre en charge toute la population. Un programme de formation de 500 étudiants sera lancé d’ici décembre pour soutenir la population avec le programme « santé mentale mobile » initié par l’Université Gaston Berger de Saint Louis soutenue par des partenaires comme la CEDEAO.
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