Dakar, 05 août (SL-INFO) – Le Cercle des Cadres de la République des Valeurs (CECAR) a étrillé le plan de redressement économique présenté vendredi par le Premier ministre Ousmane Sonko. Dans un communiqué diffusé lundi 4 août 2025, les intellos de Thierno Alassane Sall fustigent « un spectacle de plus » et « une étape sérieuse en moins » pour le Sénégal.
Selon le cercle, le document présenté n’a « aucun rattachement institutionnel clair » et souffre « d’un manque de rigueur formelle et de consistance ». Les cadres fustigent des visuels « réduits à des captures d’écran Word », sans mesures vérifiables ni calendrier précis.
Sur le fond, le plan « Jubbanti Koom » est jugé irréaliste. « Annoncer 5 667 milliards FCFA de financement en trois ans, sans dette, sans impôt nouveau ni réduction de dépenses, relève de la promesse hors-sol », estime le CECAR.
Le financement envisagé par « recyclage d’actifs » est également jugé opaque. « Quels actifs seront concernés ? Rien n’a été soumis au Parlement. La transparence contractuelle n’est pas une faveur, c’est une obligation », poursuit le communiqué.
La République des Valeurs critique par ailleurs une fiscalité « déséquilibrée » qui toucherait surtout « les ménages, les jeunes et les PME », alors que « les champions de l’optimisation fiscale poursuivent, en toute quiétude, leur ballet ».
Le CECAR accuse enfin le gouvernement d’avoir renoncé à ses engagements de rupture. « Les fonds politiques décriés pendant la campagne sont toujours là, à des niveaux record », déplorent les proche de TAS, qui comparent l’« austérité raisonnée » du plan à « un régime en gardant les desserts ».
Le Cercle propose un « nouveau contrat politique » fondé sur une gestion budgétaire rigoureuse, la sobriété de l’État, une mobilisation de l’épargne nationale et une réindustrialisation ciblée. Il exige une « refonte en profondeur » du plan avec des indicateurs précis et annonce la publication d’un reporting indépendant sur les engagements non tenus.
« Un plan, aussi ambitieux soit-il, ne changera rien sans moyens clairs, une gouvernance transparente et une vraie parole donnée au peuple », ajoute le CECAR, qui appelle à un grand débat national autour de la « Vision Sénégal 2050 ».