Dakar, 28 Oct (SL-INFO) – Au Bénin, le verdict est tombé ce 27 octobre : le principal parti d’opposition, Les Démocrates, ne participera pas à l’élection présidentielle du 12 avril 2026. La Cour constitutionnelle, instance suprême du contentieux électoral, a validé la liste provisoire des candidats publiée par la Commission électorale nationale autonome (CENA) le 22 octobre dernier. Une décision qui écarte définitivement Me Renaud Agbodjo et son colistier, duo désigné par le parti, pour « insuffisance de parrainages valides ». En cause : le retrait du parrainage d’un élu du parti, opposé à leur désignation. Cette exclusion n’est pas une première sous la présidence de Patrice Talon.
Au Bénin, a décision de la Cour constitutionnelle est tombée tard dans la soirée du 27 octobre. Dense, elle s’étale sur plusieurs pages avec des termes techniques et juridiques. Dès que le président a prononcé la phrase : « La CENA a rejeté à bon droit le dossier des candidats du parti Les Démocrates », l’assistance a compris l’issue du délibéré.
La Cour revient en détail sur le parcours du parrainage litigieux : l’élu avait initialement remis son formulaire au président du parti avant de solliciter son annulation devant la justice. Pour les sages, « la remise du formulaire ne vaut pas parrainage ». L’élu s’étant rétracté avant le dépôt officiel des dossiers, sa démarche reste juridiquement recevable.
La Cour conclut sans équivoque qu’il n’y a eu « aucune violation ni de la Constitution, ni du Code électoral ». La liste provisoire, qui écarte Me Agbodjo et son colistier, est donc validée. Seuls subsistent les candidatures de Romuald Wadagni, issu de la majorité, et de Paul Hounkpè, représentant de l’opposition modérée. Il ne leur reste plus que la visite médicale à passer pour être définitivement qualifiés.
Le conseil juridique du parti Les Démocrates, Me Victorin Fadé, a vivement réagi. L’avocat n’a pas mâché ses mots : « Ce qui se passe, ce n’est pas de la démocratie », a-t-il déploré. Selon lui, « le système d’exclusion constitue une dérive démocratique » préoccupante. Il appelle à un consensus politique.

