Dakar, 28 juin (SL-INFO) – Une récente interview du Directeur général de La Poste, Monsieur Maguette Kane, parue dans Le Soleil le 30 mai 2025, a suscité une réflexion approfondie chez Ibrahima Khalil MENDY, Secrétaire général du Syntips/Cnts et Président du Mouvement des permanents Cnts. M. MENDY, soucieux de l’avenir de La Poste et fort de son expérience syndicale au sein d’Uni Global Union, souligne l’importance d’une approche proactive du syndicalisme face aux défis auxquels l’entreprise est confrontée.
Selon M. MENDY, « l’accompagnement actif de l’Etat est essentiel pour le renouveau de La Poste », une affirmation qui résonne avec les préoccupations soulevées par l’interview de M. Kane. Il insiste sur la nécessité d’une concertation interne, impliquant tous les syndicats, afin d’anticiper les problèmes et de répondre aux besoins des travailleurs. Cette démarche préventive, selon lui, est cruciale pour éviter une approche curative, souvent moins efficace.
L’article de Le Soleil mentionne un plan de rationalisation des effectifs prévoyant le départ négocié de 1500 agents sur trois ans, soit 500 départs annuels. Ce plan, visant à maîtriser la masse salariale jugée insoutenable, soulève des questions importantes pour M. MENDY concernant les droits sociaux des employés. Il rappelle les dispositions légales relatives au licenciement pour motif économique (articles L60 à L64 du Code du travail), au chômage technique (article L65), et à la modification du contrat de travail (articles L66 et L67).
M. MENDY met en garde contre une position d’attente passive de la Fédération des syndicats de La Poste, face aux décisions de l’Etat, seul actionnaire de la société nationale. Il souligne l’urgence pour les syndicats d’engager des discussions constructives avec la Direction générale afin de formuler des contre-propositions. Il rappelle également que l’employeur a l’obligation de fournir du travail au salarié, citant un arrêt de la Cour de cassation (arrêt n°47 Bicis/Issa Sarr du 19/06/1994) qui souligne le préjudice moral causé par l’absence d’activité professionnelle, même en cas de versement du salaire.
Face à l’endettement de l’Etat et aux difficultés financières, M. MENDY soulève des questions cruciales sur la viabilité du plan stratégique de l’Etat pour La Poste, son opérationnalité et son échéance. Il interroge la capacité de l’Etat à supporter indéfiniment la masse salariale de l’entreprise. L’incertitude quant à l’avenir de La Poste et à la situation des employés nécessite, selon lui, une action syndicale rapide et concertée.