Saint-Louis, 23 déc (SL-INFO) – La tension entre l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) demeure palpable suite à la décision controversée de cette dernière. En effet, la Cédéao a décidé de prolonger de six mois le retrait de trois pays membres de l’AES, une décision que l’Alliance considère comme un frein à sa souveraineté.

Lors de la 66e session ordinaire qui s’est tenue à Abuja, les chefs d’État de la Cédéao ont confirmé le retrait tout en accordant une période supplémentaire de six mois pour tenter de revenir sur cette décision. Les présidents du Sénégal et du Togo, Bassirou Diomaye Faye et Faure Gnassingbé respectivement, ont été désignés pour mener des discussions visant une éventuelle réintégration des pays concernés dans l’organisation.

Une déclaration signée par le Général Assimi Goïta, président en exercice de l’AES, a fermement condamné les actions unilatérales de la Cédéao. Cette déclaration souligne aussi des prétendues influences déstabilisatrices étrangères, comme celle de la France, soutenues par certains acteurs régionaux. L’AES a donc mis ses forces de sécurité en état d’alerte maximale, désigné son espace confédéral comme un « théâtre unique d’opérations militaires » et appelé les populations locales à la vigilance.

L’AES s’inquiète également de la réorganisation croissante de groupes terroristes dans des régions stratégiques telles que le Bassin du Lac Tchad, les corridors Niger-Nigeria, Niger-Bénin et Niger-Burkina Faso. Ces groupes bénéficieraient, selon l’AES, du soutien financier et logistique de puissances étrangères.

Ces déclarations interviennent dans un contexte où le Niger a manifesté son mécontentement envers le Nigeria, accusé d’actes de déstabilisation, notamment des attaques contre des infrastructures critiques. Ces tensions illustrent le climat diplomatique tendu entre les deux nations à travers leurs récentes actions.

Le Collège des Chefs d’État de l’AES a réitéré son engagement à défendre la souveraineté de ses États membres, tout en dénonçant ce qu’il considère comme une renaissance des pratiques néocoloniales. Selon Sud Quotidien, l’AES appelle ainsi à une mobilisation pour sauvegarder l’intégrité territoriale face aux pressions régionales et internationales.

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