Saint-Louis, 02 Nov (SL-INFO) –Les zones de pêche au Sénégal sont sources de conflits complexes, découlant de facteurs socio-économiques, environnementaux et réglementaires. La richesse halieutique du pays est menacée par la surexploitation. La pêche intensive, que ce soit par des navires industriels étrangers ou des pêcheurs locaux, réduit les stocks de poissons et encourage l’émigration irrégulière. La compétition entre les acteurs est féroce, surtout entre les pêcheurs artisanaux, utilisant des méthodes traditionnelles, et les grandes entreprises industrielles, souvent étrangères, qui utilisent des techniques intensives et destructrices.
Pour organiser l’espace maritime, le Code de la pêche de 2015 définit les zones de pêche en fonction des licences. Une licence est nécessaire pour tout navire pêchant au Sénégal. Les zones sont délimitées à partir de points de référence établis par levés hydrographiques. En cas de besoin, le ministre de la Pêche peut fermer des zones.
Le Sénégal dispose de 200 miles de zones de pêche, avec des restrictions catégoriques selon le type de licence industrielle : démersale côtière, démersale profonde, pélagique côtière et pélagique hauturière. Chaque catégorie a des options spécifiques pour les espèces ciblées. Les opérations de pêche sont interdites autour du Port autonome de Dakar pour des raisons de sécurité liées aux câbles sous-marins.
La pêche artisanale est autorisée en dehors des zones protégées. Contrairement à certaines idées reçues, il n’existe pas de limite juridique stricte pour les pirogues en haute mer. Celles-ci peuvent pêcher au-delà de 30 miles si leur sécurité le permet. L’absence de radar les rend toutefois vulnérables aux collisions avec des navires industriels.
La délimitation des zones de pêche pour la pêche artisanale reste floue. Dans les eaux sénégalaises, les bateaux de moins de 250 tonnes ont des restrictions à partir d’une certaine distance de la côte, tandis que d’autres types de navires ont des autorisations différentes selon leur localisation et leur taille.
Un autre point de tension concerne la zone commune avec la Guinée-Bissau. Les ressources pétrolières y étaient à l’origine d’un différend, tranché en faveur du Sénégal. Les deux pays ont convenu d’un partage du poisson et du pétrole, avec une répartition inégale des bénéfices pétroliers.