Saint-Louis, 26 déc (SL-INFO) – À Damas, capitale syrienne, la foire « Les Couleurs de la Syrie » attire des femmes venues de tout le pays. Elles y exposent leurs créations artisanales traditionnelles, jouant un rôle crucial dans l’autonomisation économique et le soutien financier de leurs familles. Cette initiative met en valeur leur contribution au développement économique de la nation.
Nabigha el-Atasi, diplômée en pharmacie à l’Université de Damas, participe à cet événement pour promouvoir son entreprise de crèmes artisanales. Elle a confié à nos confrères de Anadolu que, par le passé, les jeunes entrepreneurs sans lien avec le régime ne recevaient pas d’appui étatique. Cependant, la chute du régime a changé la donne, offrant désormais la reconnaissance et les opportunités de développement personnel longtemps attendues. « Je ressens une immense joie, une excitation et un grand optimisme pour l’avenir, » a-t-elle déclaré.
Le climat de peur régnait depuis les manifestations de 2011 jusqu’à la fin du régime en décembre. El-Atasi rappelle qu’à l’université, voter pour Bachar al-Assad était presque imposé pour espérer passer ses examens. Elle souligne la fierté des jeunes qui ont résisté et surmonté cette période sombre, espérant un avenir meilleur avec davantage de liberté et d’opportunités.
Mese el-Tabba, une résidente de Damas, a partagé ses souvenirs d’étudiante sous les bombardements, marquée par l’injustice du régime. Seule restée en Syrie parmi ses frères et sœurs, elle s’est dédiée à ses études en design graphique malgré les obstacles. Elle rapporte qu’autrefois, tout projet entrepris était taxé par le régime, entravant le progrès des jeunes.
El-Tabba a également évoqué les souffrances sous le régime Baath, tant économiquement qu’humainement, et l’espoir renouvelé après son effondrement. Elle aspire à présenter une Syrie unie, où sans distinction religieuse, chacun contribue à la reconstruction et au progrès du pays.
Rana el-Tabba, organisatrice de la foire, a exprimé un sentiment d’espoir et de liberté d’expression suite à la chute du régime. « Chaque participante représente une couleur unique de la Syrie. Certaines histoires derrière ces créations sont profondément émouvantes. Aujourd’hui, celles qui étaient autrefois contraintes au silence peuvent enfin s’exprimer ouvertement, » a-t-elle confié.
Rappelant des périodes douloureuses, elle mentionne la perte d’un proche tragiquement décédé sous la torture. Toutefois, elle reste confiante dans l’avenir prometteur des femmes syriennes. « En Syrie, nous méritons de ressentir de la joie et de vivre en paix, » a-t-elle conclu avec espoir.