Dakar, 15 avr (SL-INFO) – La révélation est de son directeur général, le colonel Amadou Ndiaye Bâ. Depuis le début de l’année, la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos) a reçu plus de 1000 plaintes. «Et ça augmente de jour en jour. Chaque jour, c’est entre 30 et 100 dossiers et la plupart nous viennent du département de Rufisque», souligne le gendarme dans un entretien paru ce lundi 14 avril dans Le Soleil.
La plupart des contentieux concerne Sangalkam, Tivaouane Peul et Niague et porte à 90% sur des Terrains non immatriculés (TNI), d’après le patron de la Dscos. «La particularité des TNI c’est que ce sont des terres du domaine national régies et administrées par les communes, rappelle Amadou Ndiaye Bâ. Cela veut dire que ce sont les maires qui délibèrent. Et on assiste depuis un certain temps à un phénomène où des gens se retrouvent avec une grosse assiette foncière sur la base de délibérations. Souvent c’était leur champ et la ville avançant, ils viennent voir le maire ou la mairie pour morceler.»
Conséquence, selon le colonel Bâ : «Le terrain passe d’usage agricole à usage d’habitation. C’est ce qui fait que certaines localités s’appellent [par exemple] Keur Ndiaye Lô. Le modus operandi est de signer une convention avec la mairie et un promoteur. Ce dernier amène les engins pour les terrassements et se retrouve avec un quota; la mairie sort les délibérations et se retrouve avec 30% des parcelles. Pour ce quota de 30%, il y a une mauvaise interprétation : en matière d’aménagement public, il est dit que 30% de la surface sont dédiés à la voirie et aux espaces publics. Maintenant au lieu de ça, les gens font les aménagements et la voirie. [Ensuite] la mairie prend 30% des parcelles et en fait ce qu’elle veut.»
