Sédhiou, 27 juin (SL-INFO) – La lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) enregistre des avancées significatives dans la région de Sédhiou. Selon les dernières données issues de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2023, la prévalence des MGF est passée de plus de 60 % à 48,1 %. Une baisse saluée par les acteurs de la protection de l’enfance, mais qui ne masque pas les résistances encore présentes dans certaines localités.
Dans la localité de Soumacounda, située dans le département de Goudomp, 11 jeunes filles ont été victimes d’excision, révélant l’existence de poches de résistance. Un constat qui interpelle les autorités et les acteurs communautaires sur la persistance de cette pratique malgré les efforts de sensibilisation.
L’argumentaire religieux reste souvent utilisé par les conservateurs pour justifier la perpétuation de ces mutilations. Face à cela, les leaders religieux et coutumiers sont désormais considérés comme des alliés incontournables dans la lutte contre les MGF. La stratégie adoptée repose sur leur implication active afin de déconstruire les justifications culturelles et religieuses qui entretiennent ces pratiques.
Avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), plusieurs sessions de dialogue communautaire ont été organisées dans les départements de Sédhiou, Goudomp et Boukiling. Ces rencontres ont permis aux imams et aux chefs coutumiers de sensibiliser les populations sur les conséquences néfastes de l’excision et de clarifier la position de la religion sur la question.
Demba Samba Ba, acteur engagé dans la protection de l’enfance, a souligné l’importance de ces démarches : « Il est essentiel de renforcer le dialogue avec les communautés. La baisse de la prévalence est encourageante, mais nous devons redoubler d’efforts, notamment dans les zones où la pratique persiste. »
Les autorités locales et les partenaires techniques misent ainsi sur la multiplication de ces espaces d’échanges pour poursuivre la sensibilisation, tout en renforçant l’application des lois interdisant les MGF au Sénégal.
La mobilisation dans le Fouladou, le Pakao et la Balantacounda se poursuit, avec l’espoir de voir reculer encore davantage cette pratique qui porte atteinte aux droits fondamentaux des filles et des femmes.
