Dakar, 11 Oct (SL-INFO) – À Antananarivo, la contestation se poursuit, la répression aussi, et le couvre-feu est maintenu. Ce 10 octobre encore, les manifestants ont fait face aux forces de l’ordre, dans le quartier du lac Anosy. Moins nombreux que la semaine passée, un petit millier de citoyens est venu réclamer des conditions de vie décentes. Depuis deux jours, les forces de sécurité font face aux manifestants avec plus de fermeté. Des images de gendarmes s’en prenant violemment à des manifestants ont fait le tour du monde, obligeant certains, à prendre la parole. Un homme pris en chasse par cinq gendarmes, violemment frappé puis trainé évanoui sur la chaussée face contre terre. Une femme attrapée par les cheveux par un autre gendarme qui décide soudainement d’y mettre le feu. Des scènes de violence à Madagascar qui ont poussé le général Jean Herbert Rakotomalala, commandant de la gendarmerie, à prendre la parole. Il reconnait une répression particulièrement « stricte » des manifestations, qu’il justifie par « la présence de menaces multiformes et difficiles à identifier, mêlant revendications sociales, troubles à l’ordre public, pillages et même violences meurtrières ».
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a une nouvelle fois interpellé l’État malgache et appelé les forces de sécurité à s’abstenir de tout recours à la force dite « inutile ». « La protection des droits humains est essentielle dans le maintien de l’ordre et de la stabilité » a-t-il rappelé dans son communiqué.
Pas de levée du couvre-feu
Le nouveau Premier ministre, quant à lui, est sorti de son silence en se rendant ce vendredi 10 octobre sur le parvis de l’Hôtel de ville, totalement bouclé, pour saluer les forces de défense et de sécurité en mission de rétablissement de l’ordre public. Il a mis un terme aux rumeurs de levée du couvre-feu dans la capitale. « Au vu de la situation, nous avons pris la décision de le maintenir de 20h à 4h ».
Pour la première fois, sur les réseaux sociaux, les appels à la capture des gendarmes auteurs des violences et des membres de leur famille se sont multipliés. Leurs photos ont été diffusées, avec leur nom, et une récompense financière à la clé. Des appels à la vengeance qui ne laissent rien présager de bon.
