Dougar, 18 nov (SL-INFO) – L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) accuse mardi l’armée malienne et des miliciens dozos d’avoir « massacré » au moins 31 civils et incendié des maisons dans deux villages de la région de Ségou, dans le centre du Mali, en octobre dernier.
HRW écrit dans un communiqué avoir mené des entretiens avec des témoins et des chefs de communautés qui ont fait état de deux massacres. Le premier a eu lieu dans le village de Kamona, le 2 octobre, où des militaires et des milices dozos « ont tué au moins 21 hommes et ont incendié au moins 10 maisons ».
Dans un autre massacre perpétré le 13 octobre, ces mêmes forces « ont tué 9 hommes et une femme » dans un village situé à 55 kilomètres de Kamona, indique HRW.
Depuis 2012, le Mali fait face à une profonde crise sécuritaire, alimentée notamment par les violences du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM, affilié à Al-Qaïda), de l’organisation Etat islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.
En réponse à la prolifération des violences, se sont constitués des groupes proclamés d’autodéfense, certains s’appuyant sur des chasseurs traditionnels dozos.
« Les massacres d’octobre dans la région de Ségou ne sont que les dernières atrocités attribuées à l’armée malienne et à ses milices alliées », déclare Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur le Sahel à HRW, citée dans le communiqué.
HRW ajoute avoir contacté le gouvernement qui n’a pas répondu à ses sollicitations.
Ces massacres ont lieu dans une région où les jihadistes du JNIM, affilié à Al-Qaïda, sont très actifs.
« Les témoins, selon HRW, pensent que ces meurtres, corroborés par (…) des médias, sont liés aux récentes attaques commises par le (JNIM) dans la région de Ségou ».
Au Mali, de nombreux civils sont régulièrement victimes de représailles et d’exactions de l’armée et de ses supplétifs russes ou des jihadistes, accusés d’avoir collaboré avec le camp ennemi.
Par ailleurs, les jihadistes du JNIM imposent depuis le mois de septembre des blocus sur plusieurs localités du sud et du centre et attaquent les convois de carburant, affectant durement l’économie malienne et fragilisant la junte au pouvoir à Bamako.
