Dakar, 10 Oct (SL-INFO) – Décapitations, églises brûlées… L’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) se déclare être profondément préoccupée par le nombre de civils fuyant les violences anti-chrétiennes menées par Daesh dans le Nord du Mozambique.

Une situation très préoccupante. L’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est dite préoccupée par le nombre de civils fuyant les violences dans le nord du Mozambique. Et pour cause : à la fin du mois de septembre, près de 22.000 personnes ont quitté leurs foyers dans la province de Cabo Delgado en une seule semaine, en raison de l’insurrection islamiste qui y fait rage depuis 2017 et les nouvelles attaques qui y sont signalées ces derniers mois. 

«Ce à quoi nous avons assisté au cours des deux dernières semaines est une souffrance humaine extraordinaire. Les civils ne sont plus des victimes collatérales dans ce conflit : ils sont désormais directement pris pour cible», a déclaré Xavier Creach, représentant du HCR au Mozambique, depuis Pemba dans le nord-est du pays, selon l’AFP. 

cette «récente recrudescence de la violence marque un tournant dans le nord du Mozambique»

Des insurgés liés à Daesh ont notamment attaqué le mois dernier la ville portuaire stratégique de Mocimboa da Praia, dans le nord-est, affrontant l’armée et décapitant des civils.

D’après Xavier Creach, la violence s’est fortement intensifiée cette année, avec plus de 500 affrontements enregistrés touchant des civils. Un chiffre supérieur aux années précédentes, avec, notamment, des raids sur des villages, des enlèvements, des meurtres et des pillages. Selon lui, certains belligérants ont aussi eu recours au recrutement forcé et au ciblage des femmes.

Le Middle East Media Research Institute (Memri) a d’ailleurs répertorié plusieurs attaques de villages du Mozambique durant le mois de septembre, s’appuyant sur des photos des attaques, des agents décapitant des habitants, tirant sur des prisonniers à bout portant et incendiant des maisons et des églises.

«Le niveau de détresse psychologique est extrêmement émouvant et préoccupant», a insisté le représentant du HCR, affirmant que cette «récente recrudescence de la violence marque un tournant dans le nord du Mozambique». 

une «crise invisible»

Plus de 100.000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers cette année au Mozambique, selon Xavier Creach, précisant que 89% d’entre elles avaient déjà été déplacées auparavant.

«Après des années d’incertitude, les familles atteignent leurs limites, certaines restant malgré le danger, d’autres fuyant à nouveau avec peu d’espoir de revenir», explique-t-il. 

Par ailleurs, 22 organisations humanitaires ont dû mettre fin à leurs opérations à Cabo Delgado cette année. 

Depuis le début du conflit en 2017, plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées au Mozambique. «Nous sommes vraiment en difficulté», a-t-il alerté, évoquant une «crise invisible». 

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