Dakar, 08 sept (SL-INFO) – Au lendemain du réaménagement gouvernemental annoncé le 6 septembre, l’Alliance pour la République (APR) a réagi avec vigueur. Dans une déclaration rendue publique par son Secrétariat exécutif national, le parti de l’ancien président Macky Sall estime que les changements opérés dans l’équipe gouvernementale constituent « un approfondissement de l’instauration d’une dictature » au Sénégal.
L’APR voit dans les ajustements au niveau des ministères de la Justice et de l’Intérieur une volonté « claire » de contrôle des institutions régaliennes. Pour la formation politique, cette démarche traduit la tentation d’un « parti-État », pratique jugée « inacceptable et d’une autre époque ».
Selon l’APR, ce réaménagement gouvernemental est également un « contre-feu » destiné à masquer les difficultés de l’exécutif dans ses relations avec le FMI, la gestion des inondations, la campagne agricole ou encore la politique de l’emploi. Le parti estime que le gouvernement « Sonko 2 » ne peut apporter de réponses concrètes à la crise économique actuelle, malgré le Plan de redressement économique et social porté par le Premier ministre.
Le communiqué dénonce ce qu’il qualifie de « gouvernance tatillonne » marquée par « la culture du ressentiment, la propagation de la haine et une justice partisane ». L’APR s’inquiète des conséquences de cette orientation sur le quotidien des Sénégalais, déjà confrontés à la vie chère, au chômage et aux inondations.
Le Secrétariat exécutif national dénonce, en outre, ce qu’il appelle un « kidnapping politique » de plusieurs responsables et maires de grandes villes, poursuivis dans le cadre de procédures de reddition des comptes. L’APR déplore ces arrestations alors que, selon lui, de nombreux scandales – comme « l’Asergate » et « l’Onasgate » – secouent la gouvernance des nouvelles autorités.
Le parti dit placer sa confiance dans les magistrats « qui demeurent des remparts de l’État de droit » ainsi que dans les acteurs du système électoral. Il appelle par ailleurs les « forces vives de la Nation » à se dresser contre ce qu’il considère comme une volonté de déstabilisation, et exhorte l’opposition à « la vigilance et à l’unité » pour bâtir une alternative crédible.