Dakar, 27 Oct (SL-INFO) – Le Syndicat national des travailleurs en éducation spécialisée du ministère de la Justice (SYNTES/Justice) a annoncé, lors d’un point de presse ce samedi 25 octobre, le lancement d’un plan d’action national pour protester contre une situation qualifiée de « marginalisation » et de « discrimination ». Les éducateurs spécialisés entendent ainsi obtenir la révision d’un décret, la régularisation de primes et une revalorisation de leurs indemnités.
Au cœur des revendications figure le décret n°2024-792, signé le 26 mars 2024. Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, le syndicat affirme que ce texte, élaboré sans leur participation, les « exclut » des postes de direction au profit des magistrats. « C’est un décret élaboré sans notre implication. Il nous déloge de notre direction générale alors que ce sont nos compétences qui assurent le bon fonctionnement du système de protection judiciaire des enfants », a déclaré Baba Lyssa Ndiaye, Secrétaire général du SYNTES/Justice. Le syndicat en exige la révision totale. Les doléances portent également sur des questions financières. Le SYNTES/Justice réclame la régularisation de la prime trimestrielle, instaurée en 2021 mais jamais versée selon ses dires. Il demande aussi la revalorisation de l’indemnité de participation à la judicature, fixée à 70 000 F CFA, soit la moitié de ce que perçoivent d’autres agents. Le syndicat dénonce par ailleurs l’absence d’indemnités de responsabilité, créant une situation qualifiée de « paradoxale et injuste » où une promotion peut entraîner une baisse de salaire.
Le secrétaire général a également fait état d’un sentiment de négligence administrative et de conditions de travail précaires. « Certains agents attendent depuis cinq ans leur carte professionnelle », a-t-il souligné. Il a décrit des agents qui parcourent de longues distances « sans moyens de transport, dans des locaux délabrés et surchargés » pour encadrer des mineurs. Cette situation de dialogue social difficile n’est pas isolée, comme en témoignent les récentes tensions dans d’autres secteurs où des syndicats ont également dénoncé un sentiment d’exclusion. Le syndicat plaide enfin pour un rehaussement du niveau de recrutement au Centre de formation judiciaire, du baccalauréat à la licence.Face à l’absence de réponse des autorités, le SYNTES/Justice a détaillé son plan d’action. À compter de ce lundi, un boycott des audiences pour mineurs et des activités socio-éducatives sera observé. Un sit-in est programmé le 10 novembre devant la direction générale, suivi de débrayages les 13 et 14 novembre. Finalement, une grève générale de 72 heures par semaine sera enclenchée à partir du 19 novembre jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. « Nous avons beaucoup attendu. Il est temps que cette injustice cesse pour de bon », a conclu Baba Lyssa Ndiaye, en appelant le ministre de la Justice à entendre leurs demandes.
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