Saint-Louis, 26 Fév (SL-INFO) – Au Soudan du Sud, la tension monte encore d’un cran malgré les appels au respect de l’accord de paix. En vertu de cet accord signé en 2018, un gouvernement d’union nationale et de transition siège à Juba. Le président Salva Kiir et son opposant historique, le vice-président Riek Machar, partagent donc le pouvoir. Mais, depuis le début de l’année, des confrontations directes entre leurs forces militaires ont été rapportées dans plusieurs régions. Et hier mardi 25 février, l’opposition a dénoncé le bombardement d’une de ses bases militaires par l’armée sud-soudanaise au nord-est du pays.
Tôt dans la matinée, les images d’un hélicoptère militaire ont circulé sur les réseaux sociaux, évoquant un « bombardement » sur le comté de Ulang, dans le Haut-Nil. Le porte-parole de l’armée d’opposition de Riek Machar a ensuite dénoncé sur Facebook, puis dans la presse locale, « une violation » commise par l’armée sud-soudanaise. Des « points de rassemblement » des forces armées d’opposition ont été, selon leur porte-parole, bombardés par l’armée gouvernementale.
Dans un communiqué, le porte-parole de l’armée sud-soudanaise n’a pas confirmé le bombardement, mais évoqué une opération de « surveillance aérienne ». Selon lui, « depuis deux semaines », l’armée d’opposition et la White Army, une milice de berger Nuer, « ont mobilisé un grand nombre de forces ».
Ils auraient l’intention d’empêcher un déploiement de l’armée sud-soudanaise à Nasir et d’attaquer le comté de Baliet toujours selon le porte-parole de l’armée. Déjà de violents combats avaient éclaté à Nasir les 14 et 15 février, opposant l’armée sud-soudanaise aux jeunes Nuer armés.
L’ONU se dit « très préoccupée par les rapports indiquant une escalade dans le Haut Nil », et appelle au calme.