Saint-Louis, 01 Fév (SL-INFO) – M. Kane, ancienne employée de l’Ong Helen Keller international, croupit en prison depuis décembre dernier. Placée sous mandat de dépôt pour faux en écritures privées et escroquerie, elle a comparu mercredi à la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar.
L’Observateur, qui a assisté à l’audience, rapporte que la prévenue, «pour soigner son père malade», n’a rien trouvé de mieux à faire que de «falsifier des bons de commande [au préjudice] de son employeur». Qui chiffre le préjudice à 10 millions de francs Cfa.
«Les soins médicaux [du père] nécessitaient des moyens considérables que M. Kane ne [pouvait plus] payer», avance le journal.
La même source, décrivant «une histoire de sacrifice et de reconnaissance», fait savoir que le prévenue se sentait redevable à «l’homme qui [lui] a offert une vie de privilèges [dont] des études coûteuses à Londres». Un parcours académique «prestigieux» couronnée «d’une carrière prometteuse» au sein de l’Ong Helen Keller international.
Ainsi, «déterminée à subvenir aux besoins médicaments de son père, elle a mis en place un [plan] minutieux». Le mode opératoire consistait, détaille L’Observateur, à «fabriquer de faux bons de commandes de téléphones portables au nom de son [employeur] auprès d’un sous-traitant». Puis, «une fois en possession des appareils, elle [les] revend[ait]».
Malheureusement pour elle, l’Ong a diligenté une enquête interne après «avoir reçu des factures de deux sous-traitants pour des commandes inexistantes». L’audit est accablant. «Licenciée pour faute lourde, M. Kane est livrée à la police.»
L’Observateur fait remarquer qu’elle a comparu tête basse : «Voix tremblante, dos courbé, elle s’est confondue en excuses». La défense, insistant sur ses motivations, plaide la clémence. M. Kane, qui a écopé du sursis, devra verser 11 millions de francs Cfa à la partie civile.